Cinéphile obsessionnel et sans emploi, Hossein Sabzian se fait passer pour le célèbre cinéaste Mohsen Makhmalbaf à qui il ressemble. Il s’insinue, soi-disant pour diriger un film, dans une famille iranienne bourgeoise, ne résistant pas à la tentation de disposer des autres tout en jouant lui-même à être un autre. Une fois démasqué, l’homme est traîné devant la justice pour escroquerie. Apprenant ce fait divers, le réalisateur Abbas Kiarostami s’empresse de réunir une équipe de tournage afin de reconstituer les faits et de filmer le procès de Sabzian.
Réalisateur | Abbas Kiarostami |
Acteur | François Niney |
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Le film alterne scènes reconstituées de la duperie (avec les véritables protagonistes dans leurs propres rôles), interviews desdits protagonistes et mise en scène du véritable procès au cours duquel une caméra est dédiée en gros plan (« close up ») à l’accusé, usurpateur d’une identité de cinéaste rêvée, en souffrance de sa propre identité (de chômeur) et en instance d’en trouver une nouvelle : acteur dans le film-enquête de Kiarostami !
Le procès pour escroquerie devient en même temps un plaidoyer (quelque peu sacrilège en terre d’Islam) pour le droit à la fiction, à changer de rôle, à « faire du cinéma ». Chacun joue à être un autre. Et Kiarostami joue à faire du documentaire avec de la fiction (reconstitution des scènes où Sabzian dupe la famille), et de la fiction avec du documentaire (mise en scène du véritable procès pour la caméra) ! En arrière-fond, la question qui hante tout le cinéma de Kiarostami : la fiction peut-elle racheter la réalité ? L’art peut-il sauver la vie ?
François Niney
Docteur en Philosophie et en Études cinématographiques, critique et documentariste
Le film alterne scènes reconstituées de la duperie (avec les véritables protagonistes dans leurs propres rôles), interviews desdits protagonistes et mise en scène du véritable procès au cours duquel une caméra est dédiée en gros plan (« close up ») à l’accusé, usurpateur d’une identité de cinéaste rêvée, en souffrance de sa propre identité (de chômeur) et en instance d’en trouver une nouvelle : acteur dans le film-enquête de Kiarostami !
Le procès pour escroquerie devient en même temps un plaidoyer (quelque peu sacrilège en terre d’Islam) pour le droit à la fiction, à changer de rôle, à « faire du cinéma ». Chacun joue à être un autre. Et Kiarostami joue à faire du documentaire avec de la fiction (reconstitution des scènes où Sabzian dupe la famille), et de la fiction avec du documentaire (mise en scène du véritable procès pour la caméra) ! En arrière-fond, la question qui hante tout le cinéma de Kiarostami : la fiction peut-elle racheter la réalité ? L’art peut-il sauver la vie ?
François Niney
Docteur en Philosophie et en Études cinématographiques, critique et documentariste