La voix de Jean Bricard raconte son itinéraire à l’île Coton, l’île de son enfance, sur la Loire. "On arrive à l'île Coton, là où j'ai passé mon jeune âge. (...) On va voir la cabane pour se mettre à l'abri quand il tombe vraiment de l'eau... C'est là-dedans que je me suis fait bouffer le doigt par les rats. Alors ils m'avaient bouffé le doigt pendant que j'étais à dormir." Les images de Straub et Huillet, tournées en 2007, montrent la Loire, l’île, les maisons, les paysages.
Réalisateurs | Jean-Marie Straub, Danièle Huillet |
Acteur | Federico Rossin |
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Voyage dans le temps de l'enfance et de la guerre : hommage à un monde en voie de disparition, un monde de travail et de dignité, de résistance à l'horreur et d'harmonie entre les hommes et la nature. Film de fantômes et de ruines, œuvre intimement proustienne dans sa construction. Mais ici il n'y a plus de corps qui incarnent la parole, qui traversent le paysage, ni de lumière divine qui éclaire les illusions du passé (Partie de campagne) : c'est l'hiver livide et gris de notre présent, un cimetière d'arbres sombres rongés par le gui. Le tourbillon hypnotique du moteur empêche toute catharsis : nous sommes les spectateurs d'un temps perdu à jamais, que seul l'itinéraire d'une mémoire obstinée cherchant son implacable topographie dans le monde, peut pousser à sentir et penser encore.
Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant
Voyage dans le temps de l'enfance et de la guerre : hommage à un monde en voie de disparition, un monde de travail et de dignité, de résistance à l'horreur et d'harmonie entre les hommes et la nature. Film de fantômes et de ruines, œuvre intimement proustienne dans sa construction. Mais ici il n'y a plus de corps qui incarnent la parole, qui traversent le paysage, ni de lumière divine qui éclaire les illusions du passé (Partie de campagne) : c'est l'hiver livide et gris de notre présent, un cimetière d'arbres sombres rongés par le gui. Le tourbillon hypnotique du moteur empêche toute catharsis : nous sommes les spectateurs d'un temps perdu à jamais, que seul l'itinéraire d'une mémoire obstinée cherchant son implacable topographie dans le monde, peut pousser à sentir et penser encore.
Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant