Sûr que le cinéma c’est (Godard l’a dit) "la vérité 24 fois par seconde", le jeune new yorkais David Holzman se lance, caméra à l’épaule et magnéto en bandoulière, dans un journal filmé de sa vie quotidienne, espérant de cette mise en abîme (avec auto-réflexions sans fin du filmeur) extraire le sens de la vie, de sa vie, de l’art, de l’amour… Sa petite amie Penny finira par les virer, lui et son cinéma permanent. De cette traque tantôt pertinente, tantôt comique, souvent pathétique, David sortira vraiment abîmé et aura tout perdu, y compris son matériel de tournage !
Réalisateur | Jim McBride |
Acteur | François Niney |
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Jim McBride s’amuse (mais en prenant le sujet esthétiquement au sérieux) à pousser à son paroxysme une certaine logique du "cinéma-vérité", très à la mode en cette fin des années 60 (du 20e siècle). La caméra de cinéma direct est censée surprendre et révéler la vérité cachée du monde et des gens. D’ailleurs le film a été pris pour un documentaire par nombre de spectateurs à l’époque. "Le Journal de David Holzman" est la parodie à la fois du fondu de Nouvelle Vague et du fada de home movie. Prétendant abolir le décalage entre l’art et la vie ("le cinéma, c’est la vie"), sa "candid camera" finit par le couper de tout. Attendant d’elle ce qui manque à sa vie, David s’enferme dans un cinéma autiste et autophage, à l’opposé de l’ouverture au monde que promettait ce troisième œil.
François Niney
Docteur en Philosophie et en Études cinématographiques, critique et documentariste
Jim McBride s’amuse (mais en prenant le sujet esthétiquement au sérieux) à pousser à son paroxysme une certaine logique du "cinéma-vérité", très à la mode en cette fin des années 60 (du 20e siècle). La caméra de cinéma direct est censée surprendre et révéler la vérité cachée du monde et des gens. D’ailleurs le film a été pris pour un documentaire par nombre de spectateurs à l’époque. "Le Journal de David Holzman" est la parodie à la fois du fondu de Nouvelle Vague et du fada de home movie. Prétendant abolir le décalage entre l’art et la vie ("le cinéma, c’est la vie"), sa "candid camera" finit par le couper de tout. Attendant d’elle ce qui manque à sa vie, David s’enferme dans un cinéma autiste et autophage, à l’opposé de l’ouverture au monde que promettait ce troisième œil.
François Niney
Docteur en Philosophie et en Études cinématographiques, critique et documentariste