À la frontière marocaine se trouve la ville de Melilla, une enclave espagnole entre l’Afrique et l’Europe. Sur la montagne qui la surplombe, plus de mille migrant·es africain·es contemplent la barrière qui les sépare de "l’Eldorado". Abou – le filmeur et le filmé – est l’un d’eux. Armé de sa petite caméra DV, il témoigne de sa vie quotidienne et de ses nombreuses tentatives pour sauter la fameuse barrière.
Réalisateurs | Moritz Siebert, Estephan Wagner |
Acteur | Olivier Barlet |
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Les réalisateurs ont-ils confié une caméra DV à Abou en pensant au groupe Medvedkine avec les ouvriers en 67-74 ou à Armand Gatti avec les travailleurs immigrés en 76, ou bien encore à Godard avec les paysans au Mozambique en 78, qui tous faisaient de même avec la vidéo ? Qui d’autre que lui en tout cas pouvait avoir cette proximité ? Il saisit les espoirs, les blessures, les stratégies, les prises de décision, les hiérarchies… Passer seuls ou tous ensemble ? Abou se met en scène, donne des directives à ses collègues. Il est devenu le filmeur, investi d’un pouvoir qui peut s’avérer dérisoire face à la violence à l’œuvre. On n’oublie pas, filmées en caméra de nuit, leur descente par centaines des pentes vers les barrières. Il nous rend visibles et familiers ces hommes-silhouettes de la montagne, et réalise ainsi un film essentiel.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
Les réalisateurs ont-ils confié une caméra DV à Abou en pensant au groupe Medvedkine avec les ouvriers en 67-74 ou à Armand Gatti avec les travailleurs immigrés en 76, ou bien encore à Godard avec les paysans au Mozambique en 78, qui tous faisaient de même avec la vidéo ? Qui d’autre que lui en tout cas pouvait avoir cette proximité ? Il saisit les espoirs, les blessures, les stratégies, les prises de décision, les hiérarchies… Passer seuls ou tous ensemble ? Abou se met en scène, donne des directives à ses collègues. Il est devenu le filmeur, investi d’un pouvoir qui peut s’avérer dérisoire face à la violence à l’œuvre. On n’oublie pas, filmées en caméra de nuit, leur descente par centaines des pentes vers les barrières. Il nous rend visibles et familiers ces hommes-silhouettes de la montagne, et réalise ainsi un film essentiel.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
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