Chantal Akerman est une cinéaste belge, née en 1950 à Bruxelles et décédée en 2015 à Paris. Elle entre à l’INSAS en 1967 qu’elle quitte aussitôt, rejetant le cadre rigide de l’école et réalise l’année suivante son premier court métrage, Saute ma ville, première expression d’un cinéma libre et radical. Akerman s’installe à New York en 1971 où elle découvre le cinéma expérimental de Jonas Mekas, Michael Snow et de Stan Brakhage qui influencent les films qu’elle tourne sur place : La Chambre ou Hôtel Monterey. À son retour en Belgique, elle réalise Je, tu, il, elle puis réunit les financements nécessaires, grâce au concours de son actrice Delphine Seyrig, pour produire Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975). Ce quasi huis-clos suivant le quotidien d’une femme au foyer est considéré comme une des œuvres les plus influentes de la modernité cinématographique et pièce essentielle d’un cinéma féministe. Artiste infatigable, Akerman trace sa route librement en explosant les frontières narratives et géographiques pour vagabonder entre les genres, avec comme constante la mélancolie, le trauma personnel ou l’angoisse du monde contemporain. Elle touche ainsi au road-movie (Les Rendez-vous d’Anna, 1977), au film choral (Toute une nuit, 1982), à la comédie musicale (Golden Eighties, 1986) ou à l’adaptation littéraire (La Captive, 2000). Son œuvre documentaire navigue dans le monde entier, allant des États-Unis (Sud et De l’autre côté, 1999 et 2002) à l’Europe (D’Est, 1993) jusqu’en Israël (Là-bas, 2006) et creuse une veine intimiste (de News From Home en 1977 jusqu’à son dernier film No Home Movie). Chantal Akerman met fin à ses jours en 2015. Elle demeure une influence inestimable pour des cinéastes tels que Gus Van Sant, Tsai Ming-Liang, Claire Denis, Todd Haynes, Kelly Reichardt ou Apichatpong Weerasethakul.
Chantal Akerman par Chantal Akerman
Durée : 1h00« Je me suis dit : si je fais moi-même un _Cinéaste de notre temps_ sur moi cinéaste de notre temps, ce serait une sorte d’autoportrait. Et la meilleure manière de réaliser cet autoportrait ce serait de faire parler mes anciens films. De les traiter absolument comme si c’était des rushes que je monterai pour créer ce nouveau film, qui serait alors un autoportrait de moi. J’en ai parlé, je l’ai ...
La voix de Chantal Akerman lit des lettres que sa mère lui envoyait, depuis la Belgique, quand elle habitait à New York, de 1971 à 1973. À l’image, des plans de la ville, des images d’endroits qu’elle traversait ou fréquentait alors.
Je : une jeune femme, seule chez elle, déplace ses meubles, finit par les pousser contre les murs et par s’allonger par terre. Tu : en mangeant du sucre à la petite cuillère, elle écrit des lettres. Les jours passent, les pages s’accumulent. Il : après plusieurs semaines passées à déchirer et à recommencer ces lettres, elle sort le soir et rencontre un camionneur qui lui parle de lui, du dési...
Trois grands-mères d’origine juive racontent à Chantal Akerman leurs souvenirs, la vie de leur communauté avant la guerre, l’Holocauste et les efforts pour survivre à l’horreur. En écho à ces récits, la voix de la mère de la cinéaste conte ses relations avec sa mère et sa grand-mère. Un film rare, réalisé pour la série « Grand-mères » initiée par le producteur Jean Frapat pour la télévision fra...
"Parce que ce film est avant tout un film sur ma mère, ma mère qui n'est plus. Sur cette femme arrivée en Belgique en 1938 fuyant la Pologne, les pogroms et les exactions. Cette femme qu'on ne voit que dans son appartement. Un appartement à Bruxelles. Un film sur le monde qui bouge et que ma mère ne voit pas."
Pendant cinq semaines, Chantal Akerman a suivi Pina Bausch et ses danseurs du Tanztheater Wuppertal à Venise, Milan, Avignon. Au travers de scènes extraites des spectacles, de séquences de répétition et de préparation, la réalisatrice a cherché à évoquer par l'image l'univers artistique et imaginaire de la chorégraphe allemande.
Partant du lynchage d’un Noir par trois Blancs, "Sud" dépeint un Texas nostalgique de son passé esclavagiste. Dans une alternance de plans fixes et de longs travellings, Chantal Akerman va reconstituer l’horrible fait divers qui eut lieu en juin 1998 à Jasper. Un Noir a été enchaîné à un camion et traîné pendant plusieurs kilomètres sur une route, par trois jeunes Blancs. La victime était un mu...
En Amérique du Nord, les pauvres sont, pour la plupart, des Mexicains. Ils sont passés pendant des années par San Diego, mais le Service d'Immigration Américain est parvenu à stopper le flux des immigrés clandestins dans cette partie de la Californie et à le déporter vers les régions désertiques et montagneuses de l'Arizona. Là, ils ont cru que les difficultés, les dangers, le froid et la chale...
Chantal Akerman par Chantal Akerman
Durée : 1h00« Je me suis dit : si je fais moi-même un _Cinéaste de notre temps_ sur moi cinéaste de notre temps, ce serait une sorte d’autoportrait. Et la meilleure manière de réaliser cet autoportrait ce serait de faire parler mes anciens films. De les traiter absolument comme si c’était des rushes que je monterai pour créer ce nouveau film, qui serait alors un autoportrait de moi. J’en ai parlé, je l’ai ...
La voix de Chantal Akerman lit des lettres que sa mère lui envoyait, depuis la Belgique, quand elle habitait à New York, de 1971 à 1973. À l’image, des plans de la ville, des images d’endroits qu’elle traversait ou fréquentait alors.
Je : une jeune femme, seule chez elle, déplace ses meubles, finit par les pousser contre les murs et par s’allonger par terre. Tu : en mangeant du sucre à la petite cuillère, elle écrit des lettres. Les jours passent, les pages s’accumulent. Il : après plusieurs semaines passées à déchirer et à recommencer ces lettres, elle sort le soir et rencontre un camionneur qui lui parle de lui, du dési...
Trois grands-mères d’origine juive racontent à Chantal Akerman leurs souvenirs, la vie de leur communauté avant la guerre, l’Holocauste et les efforts pour survivre à l’horreur. En écho à ces récits, la voix de la mère de la cinéaste conte ses relations avec sa mère et sa grand-mère. Un film rare, réalisé pour la série « Grand-mères » initiée par le producteur Jean Frapat pour la télévision fra...
"Parce que ce film est avant tout un film sur ma mère, ma mère qui n'est plus. Sur cette femme arrivée en Belgique en 1938 fuyant la Pologne, les pogroms et les exactions. Cette femme qu'on ne voit que dans son appartement. Un appartement à Bruxelles. Un film sur le monde qui bouge et que ma mère ne voit pas."
Pendant cinq semaines, Chantal Akerman a suivi Pina Bausch et ses danseurs du Tanztheater Wuppertal à Venise, Milan, Avignon. Au travers de scènes extraites des spectacles, de séquences de répétition et de préparation, la réalisatrice a cherché à évoquer par l'image l'univers artistique et imaginaire de la chorégraphe allemande.
Partant du lynchage d’un Noir par trois Blancs, "Sud" dépeint un Texas nostalgique de son passé esclavagiste. Dans une alternance de plans fixes et de longs travellings, Chantal Akerman va reconstituer l’horrible fait divers qui eut lieu en juin 1998 à Jasper. Un Noir a été enchaîné à un camion et traîné pendant plusieurs kilomètres sur une route, par trois jeunes Blancs. La victime était un mu...
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