Sous le soleil des moissons et le chant des cigales, Mónica Martins Nunes construit un portrait touchant de Serra de Serpa, région aride au sud du Portugal, touchée par l’exode rural. Les poèmes chantés par les berger·ères et les marchand·es de foire résonnent comme l’ultime geste d’un paysage humain qui résiste à tomber dans l’oubli.
Réalisateur | Mónica Martins Nunes |
Acteur | Olivia Cooper Hadjian |
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De sa main, un homme forme une colline, et Mónica Martins Nunes révèle d’emblée l’intensité de la relation qui peut nouer des corps humains à un paysage, une façon de se modeler réciproquement. Les animaux apparaissent ici comme des intermédiaires entre la nature sauvage et la société des hommes – un oiseau prend une tête pour perchoir, un chien se laisse épucer de bonne grâce. Les frontières entre les règnes sont fluides, tout comme celle qui pourrait distinguer les loisirs et le travail. La cinéaste mime ce rapport au monde en laissant elle-même apparents ses gestes de réalisatrice, qui ne cherchent pas à feindre la maîtrise. Le film se fait ensemble, dans un temps et un espace partagés, sans rapport de hiérarchie. D’ailleurs, les habitants du coin sont artistes autant que celle qui les filme : leurs poèmes gracieux attestent que leurs corps ancrés sur terre sont aussi tendus vers l’impalpable.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma
De sa main, un homme forme une colline, et Mónica Martins Nunes révèle d’emblée l’intensité de la relation qui peut nouer des corps humains à un paysage, une façon de se modeler réciproquement. Les animaux apparaissent ici comme des intermédiaires entre la nature sauvage et la société des hommes – un oiseau prend une tête pour perchoir, un chien se laisse épucer de bonne grâce. Les frontières entre les règnes sont fluides, tout comme celle qui pourrait distinguer les loisirs et le travail. La cinéaste mime ce rapport au monde en laissant elle-même apparents ses gestes de réalisatrice, qui ne cherchent pas à feindre la maîtrise. Le film se fait ensemble, dans un temps et un espace partagés, sans rapport de hiérarchie. D’ailleurs, les habitants du coin sont artistes autant que celle qui les filme : leurs poèmes gracieux attestent que leurs corps ancrés sur terre sont aussi tendus vers l’impalpable.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma
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