Le narrateur, un Arabe immigré d'environ 35 ans, H., est projectionniste dans un vieux cinéma. Un jour, attiré par la musique, il regarde par la lucarne et ce qu'il aperçoit le fascine: la danseuse du film semble le fixer droit dans les yeux. Il tombe amoureux d'elle, mais la vision n'a duré qu'un seul instant et la jeune femme ne réapparait plus. Peu après, un vieil homme fait irruption dans la cabine et prétend être son oncle. H. veut lui préparer un repas et saisit une bouteille d'huile. Sur l'étiquette il retrouve l'image de la danseuse. Adaptation libre de _La Chouette aveugle_ de Sadegh Hedayat et du _Condamné par manque de foi_ de Tirso de Molina.
Réalisateur | Raúl Ruiz |
Acteur | Luc Moullet |
Partager sur |
Ce film est fondé sur un ensemble d'éléments opposés. C'est d'abord une production régionale, tournée en Normandie. À l'origine, un roman morbide écrit par l'Iranien Hedayat, et aussi une pièce espagnole écrite 310 ans avant, sur les paradoxes de la religion catholique, tout ça filmé par un Chilien. Comme chez les Latino-Américains Cortazar ou Borges, la réalité et le rêve s' y confondent.
Ici, au début, on croit entrer dans un univers sordide pour plonger dans un long rêve, avec un Arabe joué par un acteur français falot, un rêve qui touche au fantastique... « Tout est deux sauf Allah qui est un ». Des sous-titres fantaisistes en vieux français traduisent un texte en vieil espagnol, d'autres détonnent dans un plan sans paroles, juste des bulles d'eau ou des pierres, pas de sous-titres quand on parle. Les couleurs, au long des mouvements d'appareil, changent de dominantes. Le film finit sur une avancée d'un homme dans la mer, évoquant un plan A star is Born. Permanence d'une étrangeté très surprenante. Un kaléidoscope cosmique où le trivial jongle avec la métaphysique.
Luc Moullet
Réalisateur
Ce film est fondé sur un ensemble d'éléments opposés. C'est d'abord une production régionale, tournée en Normandie. À l'origine, un roman morbide écrit par l'Iranien Hedayat, et aussi une pièce espagnole écrite 310 ans avant, sur les paradoxes de la religion catholique, tout ça filmé par un Chilien. Comme chez les Latino-Américains Cortazar ou Borges, la réalité et le rêve s' y confondent.
Ici, au début, on croit entrer dans un univers sordide pour plonger dans un long rêve, avec un Arabe joué par un acteur français falot, un rêve qui touche au fantastique... « Tout est deux sauf Allah qui est un ». Des sous-titres fantaisistes en vieux français traduisent un texte en vieil espagnol, d'autres détonnent dans un plan sans paroles, juste des bulles d'eau ou des pierres, pas de sous-titres quand on parle. Les couleurs, au long des mouvements d'appareil, changent de dominantes. Le film finit sur une avancée d'un homme dans la mer, évoquant un plan A star is Born. Permanence d'une étrangeté très surprenante. Un kaléidoscope cosmique où le trivial jongle avec la métaphysique.
Luc Moullet
Réalisateur
Français