"Les yeux ne veulent pas en tout temps se fermer ou Peut-être qu'un jour Rome se permettra de choisir à son tour" met en scène des acteurs, non-professionnels pour la plupart, dans les ruines de la Rome Antique. En dépit du bruit de la Rome moderne, ceux-ci tentent d'interpréter la pièce "Othon" de Corneille (1664) qui retrace la fin du court règne de Galba, empereur romain et vieillard faible, entièrement sous la coupe de ses trois favoris Lacus, Martian et Vinius. Othon comptait épouser Plautine, la fille de Vinius qu’il aime. Mais Vinius l’enjoint à briguer plutôt la main de la fille de Galba, Camille, pour devenir le successeur de l’empire.
Réalisateurs | Jean-Marie Straub, Danièle Huillet |
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Rome, ses voitures pétaradantes et le brouhaha incessant d'une ville aujourd'hui. Au sommet du Mont Palatin, des acteurs jouent un texte venu d'un autre siècle : Othon de Corneille. Nous, dont la langue maternelle serait le français, sommes comme des étrangers au cœur de notre propre langue. Le tout est inaudible. Notre ouïe et notre regard cheminent péniblement, oscillent et se déportent ici et là. Le film nous propose ainsi une véritable révolution de l'attention et de l'écoute.
"Monsieur Straub, nous sommes enseignants à l’Institut français de Rome et nous tenons à vous dire qu’il n’y a pas un mot de français dans votre film ! Et tout de même, Corneille, c’est la France. (…) Alors en effet, je suis fier d’avoir fait un film où il n’y a pas un mot de français, bien que ce soit tiré de Corneille. Voilà. C’est ça que j’appelle mettre à l’épreuve les choses. Tous nos films ont mis des choses à l’épreuve. Des lieux avec des textes, des textes contre des lieux, des textes dans des lieux, etc. Si on ne met pas les choses à l’épreuve, c’est inutile de faire un film." (Extrait de "Après Othon" - entretien de 2014 avec Jean-Marie Straub, Le Portique. )
Claire Lasolle
Videodrome 2
Rome, ses voitures pétaradantes et le brouhaha incessant d'une ville aujourd'hui. Au sommet du Mont Palatin, des acteurs jouent un texte venu d'un autre siècle : Othon de Corneille. Nous, dont la langue maternelle serait le français, sommes comme des étrangers au cœur de notre propre langue. Le tout est inaudible. Notre ouïe et notre regard cheminent péniblement, oscillent et se déportent ici et là. Le film nous propose ainsi une véritable révolution de l'attention et de l'écoute.
"Monsieur Straub, nous sommes enseignants à l’Institut français de Rome et nous tenons à vous dire qu’il n’y a pas un mot de français dans votre film ! Et tout de même, Corneille, c’est la France. (…) Alors en effet, je suis fier d’avoir fait un film où il n’y a pas un mot de français, bien que ce soit tiré de Corneille. Voilà. C’est ça que j’appelle mettre à l’épreuve les choses. Tous nos films ont mis des choses à l’épreuve. Des lieux avec des textes, des textes contre des lieux, des textes dans des lieux, etc. Si on ne met pas les choses à l’épreuve, c’est inutile de faire un film." (Extrait de "Après Othon" - entretien de 2014 avec Jean-Marie Straub, Le Portique. )
Claire Lasolle
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