Des supporters du Liverpool FC font le récit de leur expérience marquée par un événement tragique : la catastrophe de Hillsborough en 1989, où 96 personnes ont perdu la vie et qui changea la nature du football.
Réalisateur | Nicolas Gourault |
Acteurs | Olivia Cooper Hadjian, Jérémie Jorrand |
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Au commencement, il y a une image d’archive : une foule qui ondule en un mouvement à la fois exercé et subi. On devine, hors champ, un match de foot. Puis la caméra zoome pour dévoiler les visages des supporters. Quelques secondes plus tard, c’est une foule recréée par ordinateur qui se meut, avec beaucoup moins de grâce et d’idiosyncrasie. "This Means More" parcourt l’espace-temps qui sépare la première foule de la seconde en passant par la date déterminante du 15 avril 1989. Ce jour-là, au stade de Hillsborough (Sheffield), 94 supporters de l’équipe de Liverpool périrent étouffés sous la pression d’une masse humaine trop compacte. Nicolas Gourault détourne des outils de simulation à usage principalement commercial pour mener une enquête sur l’évolution de l’architecture des stades et, par là-même, de l’expérience du football. Le logiciel est employé pour recréer un "kop", tribune d’antan sans sièges ni séparations qui permettait l’ondulation humaine captée dans l’archive initiale. C’est par une double tentative de contrôle et de mercantilisation de la foule qu’y furent ajoutés des grillages, causes de la tragédie de Hillsborough, qui devint elle-même le prétexte pour assigner un siège loué à prix d’or à chaque spectateur. Nicolas Gourault use du potentiel expressif des machines pour raconter la transformation d’une pratique populaire en manne commerciale : le martèlement glaçant qui résonne dans une usine de sièges en plastique et les mouvements robotiques des spectateurs virtuels dessinent une vision cauchemardesque de la société humaine — et le rêve de tout publicitaire.
Au commencement, il y a une image d’archive : une foule qui ondule en un mouvement à la fois exercé et subi. On devine, hors champ, un match de foot. Puis la caméra zoome pour dévoiler les visages des supporters. Quelques secondes plus tard, c’est une foule recréée par ordinateur qui se meut, avec beaucoup moins de grâce et d’idiosyncrasie. "This Means More" parcourt l’espace-temps qui sépare la première foule de la seconde en passant par la date déterminante du 15 avril 1989. Ce jour-là, au stade de Hillsborough (Sheffield), 94 supporters de l’équipe de Liverpool périrent étouffés sous la pression d’une masse humaine trop compacte. Nicolas Gourault détourne des outils de simulation à usage principalement commercial pour mener une enquête sur l’évolution de l’architecture des stades et, par là-même, de l’expérience du football. Le logiciel est employé pour recréer un "kop", tribune d’antan sans sièges ni séparations qui permettait l’ondulation humaine captée dans l’archive initiale. C’est par une double tentative de contrôle et de mercantilisation de la foule qu’y furent ajoutés des grillages, causes de la tragédie de Hillsborough, qui devint elle-même le prétexte pour assigner un siège loué à prix d’or à chaque spectateur. Nicolas Gourault use du potentiel expressif des machines pour raconter la transformation d’une pratique populaire en manne commerciale : le martèlement glaçant qui résonne dans une usine de sièges en plastique et les mouvements robotiques des spectateurs virtuels dessinent une vision cauchemardesque de la société humaine — et le rêve de tout publicitaire.
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