Dans une banlieue quelconque, à l’écart de la capitale, se dessine un autre monde en marge de ce monde-ci, monde des djinns qui appartiennent à la nuit, en lien avec une lointaine origine.
Réalisateur | Souad Kettani |
Acteurs | Caroline Châtelet, Olivia Cooper Hadjian |
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Les djinns, ces esprits malins de la tradition islamique, se manifestent principalement la nuit venue. Les différentes personnes réunies par Souad Kettani en ont fait l’expérience : l’un les a entendus dans la brousse sénégalaise, l’autre dans sa cuisine, une troisième s’en trouva possédée... Que ces démons existent ou non, une chose est sûre : les souvenirs sont bien vivants. Les récits témoignent des différents usages des croyances : comme outils de contrôle social ou comme remparts contre la folie. Qui est là ? expose avec limpidité la façon dont une culture vient alors à la rescousse de l’autre : une sourate en arabe apporte une protection qui fait défaut, une référence issue du cinéma hollywoodien permet de mieux décrire une expérience surnaturelle. Et lorsqu’on ne trouve pas d’emploi, les djinns fournissent une explication plus acceptable que le fait qu’un pays jadis colonial et avide de main d’œuvre étrangère prive tant de ses ressortissants d’une vie décente. Les plans décrivant l’architecture de la ville de banlieue parisienne où résident les différents témoins renforcent l’amertume de ce constat : le caractère désolé des lieux apparaît inévitablement comme un vide à remplir. Les djinns deviennent alors la synecdoque de la survivance d’un héritage culturel exogène chez les immigrés et leurs descendants. Un héritage qui peut stigmatiser, mais également faire office de refuge : dans une société encline à la ségrégation, les djinns font le lien entre ici et là-bas.
Les djinns, ces esprits malins de la tradition islamique, se manifestent principalement la nuit venue. Les différentes personnes réunies par Souad Kettani en ont fait l’expérience : l’un les a entendus dans la brousse sénégalaise, l’autre dans sa cuisine, une troisième s’en trouva possédée... Que ces démons existent ou non, une chose est sûre : les souvenirs sont bien vivants. Les récits témoignent des différents usages des croyances : comme outils de contrôle social ou comme remparts contre la folie. Qui est là ? expose avec limpidité la façon dont une culture vient alors à la rescousse de l’autre : une sourate en arabe apporte une protection qui fait défaut, une référence issue du cinéma hollywoodien permet de mieux décrire une expérience surnaturelle. Et lorsqu’on ne trouve pas d’emploi, les djinns fournissent une explication plus acceptable que le fait qu’un pays jadis colonial et avide de main d’œuvre étrangère prive tant de ses ressortissants d’une vie décente. Les plans décrivant l’architecture de la ville de banlieue parisienne où résident les différents témoins renforcent l’amertume de ce constat : le caractère désolé des lieux apparaît inévitablement comme un vide à remplir. Les djinns deviennent alors la synecdoque de la survivance d’un héritage culturel exogène chez les immigrés et leurs descendants. Un héritage qui peut stigmatiser, mais également faire office de refuge : dans une société encline à la ségrégation, les djinns font le lien entre ici et là-bas.
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