Le cinéaste Eugenio Polgovsky et sa fille Milena, âgée de cinq ans, contemplent une colombe nourricière qui fait son nid sur un enchevêtrement de câbles électriques situé juste en-dessous de leur balcon. Alors que le père filme, la présence de sa fille lui impose d'être parallèlement totalement présent pour elle.. La sœur du réalisateur, Mara Polgovsky, a retrouvé ces images après la mort soudaine d'Eugenio à l'âge de 40 ans, et les a montées pour en faire un film en commun.
Réalisateurs | Eugenio Polgovsky, Mara Polgovsky |
Acteur | François Waledisch |
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Eugenio et sa fille observent une maman pigeon. De ce simple fait, le père, à la caméra, élargit le propos. Trois fils narratifs y sont superposés. D'abord l'argument : la situation de voyeurs impose aux protagonistes de ne pas quitter leur poste d'observation. Cela évoque Fenêtre sur cour d'Hitchcock et aussi, de façon prémonitoire, les confinements à venir. La menace potentielle de la rue est le second axe de narration. Le son y marque les alertes des vendeurs ambulants, des passages du nettoyage urbain ou des sonos de voitures. Prosaïsme contrebalancé par la dramaturgie de l'image qui isole, recadre, met au point de façon affirmée le regard du père ou de sa fille. La relation père-fille est le troisième fil du film. L'exercice continuel de l'éducation se joue en hors-champ par la voix du père à la caméra, dialoguant en direct. Exercice aussi instable que la situation du pigeon. Cette période cruciale d'échanges éducatifs place le présent du film entre le continuum de la rue et l'anecdote du volatile. Ces temporalités entrelacées, scandées par de rares pauses lyriques, confirment la teneur cosmogonique insufflée à ce film simple et ambitieux.
François Waledisch
Ingénieur du son
Eugenio et sa fille observent une maman pigeon. De ce simple fait, le père, à la caméra, élargit le propos. Trois fils narratifs y sont superposés. D'abord l'argument : la situation de voyeurs impose aux protagonistes de ne pas quitter leur poste d'observation. Cela évoque Fenêtre sur cour d'Hitchcock et aussi, de façon prémonitoire, les confinements à venir. La menace potentielle de la rue est le second axe de narration. Le son y marque les alertes des vendeurs ambulants, des passages du nettoyage urbain ou des sonos de voitures. Prosaïsme contrebalancé par la dramaturgie de l'image qui isole, recadre, met au point de façon affirmée le regard du père ou de sa fille. La relation père-fille est le troisième fil du film. L'exercice continuel de l'éducation se joue en hors-champ par la voix du père à la caméra, dialoguant en direct. Exercice aussi instable que la situation du pigeon. Cette période cruciale d'échanges éducatifs place le présent du film entre le continuum de la rue et l'anecdote du volatile. Ces temporalités entrelacées, scandées par de rares pauses lyriques, confirment la teneur cosmogonique insufflée à ce film simple et ambitieux.
François Waledisch
Ingénieur du son
Français
Anglais