Hiver 1977. Anne-Marie Miéville, Alain Tanner, Loretta Verna et Françis Reusser réalisent chacun, à l’aide de films Super 8 et de vidéo légère, une œuvre personnelle pour l’émission _Écoutez voir_. Le film d’Alain Tanner est diffusé le 25 novembre 1977, sous le titre _Temps mort_. C’est le deuxième de la série. Le cinéaste livre une réflexion sur la place de l’image dans notre société et sur la valeur du cinéma.
Réalisateur | Alain Tanner |
Acteur | Federico Rossin |
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Peu avant de commencer le travail sur Messidor (1979) – l'histoire nihiliste de deux jeunes auto-stoppeuses qui partent sur les routes de Suisse pour échapper à leurs vies insatisfaisantes – Tanner réalise, dans les sillages des premiers essais produits par Sonimage de Godard et Miéville, Temps mort, un road-rail-movie théorique sur le cinéma, les images, les média dans le contexte de la société capitaliste suisse des années 70. Le support amateur choisi par Tanner, le Super-8, se place d'emblée en marge de l'industrie du cinéma et de la télévision, explorant le tâtonnement, la dérive, le silence, l'émancipation qui passe par un geste de refus anarchiste et de dépense économique qui ne peut être dans aucun cas récupéré par le marché des médias de masse. « Ne rien filmer ; c’est toujours filmer quelque chose. Le filmeur, producteur de sens, a envie de dire "ça n’a plus de sens". Pour un temps, détruire, patiemment, ça fait partie aujourd’hui du travail ». Un sabotage médiatique prophétique.
Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant
Peu avant de commencer le travail sur Messidor (1979) – l'histoire nihiliste de deux jeunes auto-stoppeuses qui partent sur les routes de Suisse pour échapper à leurs vies insatisfaisantes – Tanner réalise, dans les sillages des premiers essais produits par Sonimage de Godard et Miéville, Temps mort, un road-rail-movie théorique sur le cinéma, les images, les média dans le contexte de la société capitaliste suisse des années 70. Le support amateur choisi par Tanner, le Super-8, se place d'emblée en marge de l'industrie du cinéma et de la télévision, explorant le tâtonnement, la dérive, le silence, l'émancipation qui passe par un geste de refus anarchiste et de dépense économique qui ne peut être dans aucun cas récupéré par le marché des médias de masse. « Ne rien filmer ; c’est toujours filmer quelque chose. Le filmeur, producteur de sens, a envie de dire "ça n’a plus de sens". Pour un temps, détruire, patiemment, ça fait partie aujourd’hui du travail ». Un sabotage médiatique prophétique.
Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant
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