« Nul ne choisit sa date de naissance. En ce qui me concerne, j’ai eu de la chance. En cinquante années, en fait la deuxième moitié du siècle dernier, j’ai traversé ce qui fut probablement la période la plus passionnante du cinéma, avec la remise en question des formes anciennes, la rupture des vieilles structures et l’arrivée de la modernité ».
« Tu viens d’où ? Tu parles d’où ? En mai 1968 à Paris, alors que nous étions en train de filmer les événements, il y avait toujours un petit curé gauchiste (car hélas il y en avait) pour nous désigner d’un doigt inquisiteur et nous poser ces questions. Sous-entendu : tu ne viens pas de la classe ouvrière. Comme lui, je venais, disons, de la moyenne bourgeoisie. Mais ce n’est pas ça qui est important. Ce n’est pas d’où tu viens. Ce qui est important, c’est ce qui est formateur au fil des années. Moi, j’ai eu le sentiment de passer, par sauts de puce, d’une petite révolution à une autre. »
Alain Tanner est né en 1929 à Genève. En 1951 il rencontre Claude Goretta et fonde avec lui le ciné-club universitaire de Genève. Ils quittent ensemble leurs études pour s'installer à Londres et réalisent le court métrage Nice Time (1957), qui obtient un prix à Venise. Alain Tanner travaille alors au British Film Institute et à la BBC. Par la suite, il réalisera de nombreux reportages pour les chaînes de télévision françaises et romandes. Son premier long métrage, Charles mort ou vif (1969), remporte le Léopard d'Or au festival de Locarno. On retrouve déjà dans ce film son point de vue féroce sur une société satisfaite d'elle même, comme dans La Salamandre (1971), son deuxième film, qui lui offre une reconnaissance internationale.
Considéré comme le porte-drapeau du « nouveau cinéma suisse », Alain Tanner réalise des films engagés, comme Le Retour d'Afrique (1973), Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000 (1976), Les Années lumière (1981), Grand prix du jury à Cannes... Son autre particularité est de moderniser ses propres films en réalisant des faux-remakes, ceci afin de recadrer ses opinions dans l'époque actuelle. Ainsi on retrouve la trame dramatique de La Salamandre dans le film Fourbi (1996) ou de Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000 dans Jonas et Lila, à demain (1999). En 2003, il réalise Paul s'en va, annoncé comme son dernier film.
Il meurt le 11 septembre 2022 à Genève à l'âge de 92 ans.
Retrouvez de nombreuses informations et de la documentation sur le site consacré au cinéaste.
Cette programmation est soutenue par la Cinémathèque du documentaire.
3 documentaires
« Il y a un temps de la mer, il y a un temps de la Méditerranée ; il y a certainement quelque chose de sacré dans ce temps-là. » De retour à Gênes, qu'il avait découverte en 1947, Alain Tanner filme ses camarades dockers d’après-guerre, toujours ancrés dans l'autogestion qu'ils ont inventée.
Hiver 1977. Anne-Marie Miéville, Alain Tanner, Loretta Verna et Françis Reusser réalisent chacun, à l’aide de films Super 8 et de vidéo légère, une œuvre personnelle pour l’émission _Écoutez voir_. Le film d’Alain Tanner est diffusé le 25 novembre 1977, sous le titre _Temps mort_. C’est le deuxième de la série. Le cinéaste livre une réflexion sur la place de l’image dans notre société et sur la...
Dans 24 tableaux composés de main de maître, Alain Tanner dépeint l’univers de Claudévard, artiste et philosophe.
« Il y a un temps de la mer, il y a un temps de la Méditerranée ; il y a certainement quelque chose de sacré dans ce temps-là. » De retour à Gênes, qu'il avait découverte en 1947, Alain Tanner filme ses camarades dockers d’après-guerre, toujours ancrés dans l'autogestion qu'ils ont inventée.
Hiver 1977. Anne-Marie Miéville, Alain Tanner, Loretta Verna et Françis Reusser réalisent chacun, à l’aide de films Super 8 et de vidéo légère, une œuvre personnelle pour l’émission _Écoutez voir_. Le film d’Alain Tanner est diffusé le 25 novembre 1977, sous le titre _Temps mort_. C’est le deuxième de la série. Le cinéaste livre une réflexion sur la place de l’image dans notre société et sur la...
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