La réalisatrice Alice Diop est née et a grandi en France, de parents sénégalais. Munie d’une petite caméra, elle passe un mois dans la cour de sa mère à Dakar, et y dresse le portrait de trois femmes en milieu urbain : Néné et ses deux filles Mouille et Mame Sarr. Pas d’hommes mais beaucoup d’enfants, un espace chaotique et cloisonné, exclusivement féminin : certaines se battent, d’autres rêvent de partir. « Je mesure d’ici ce que l’exil transforme, tout ce que l’on perd en partant, tout ce que l’on gagne », dit Alice Diop.
Réalisateur | Alice Diop |
Acteur | Olivier Barlet |
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C’est un film-découverte, pour nous comme pour Alice Diop. Elle rencontre des femmes de sa famille qu’elle connaissait à peine, attentive à leurs comportements. Et partage donc avec elles le statut de sujet, se demandant la femme qu’elle aurait été si ses parents n’étaient pas allés vivre en France. Elle y apprend sa langue maternelle comme une langue étrangère. C’est dans ce mélange de proximité, d’implication et de distance qui le film est vivant, instructif et touchant. Elle s’intéresse aux règles et outils de séduction qui évitent que le mari prenne une deuxième épouse. On lui reprocha de réduire ainsi la femme sénégalaise alors que beaucoup travaillent et affirment un leadership. Mais son but n’est pas de représenter « la » femme ou « la » modernité. Elle partage des rencontres intimes, sans jugement, alternées avec des plans fixes des rues du quartier ou des fêtes. Dans cet immédiat d’une parole qui se libère, se profilent tant les contraintes des femmes que la question de leur avenir.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
C’est un film-découverte, pour nous comme pour Alice Diop. Elle rencontre des femmes de sa famille qu’elle connaissait à peine, attentive à leurs comportements. Et partage donc avec elles le statut de sujet, se demandant la femme qu’elle aurait été si ses parents n’étaient pas allés vivre en France. Elle y apprend sa langue maternelle comme une langue étrangère. C’est dans ce mélange de proximité, d’implication et de distance qui le film est vivant, instructif et touchant. Elle s’intéresse aux règles et outils de séduction qui évitent que le mari prenne une deuxième épouse. On lui reprocha de réduire ainsi la femme sénégalaise alors que beaucoup travaillent et affirment un leadership. Mais son but n’est pas de représenter « la » femme ou « la » modernité. Elle partage des rencontres intimes, sans jugement, alternées avec des plans fixes des rues du quartier ou des fêtes. Dans cet immédiat d’une parole qui se libère, se profilent tant les contraintes des femmes que la question de leur avenir.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
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