« La Cité des 3000 » est un immense quartier constitué de barres HLM construites en 1973 à Aulnay-sous-bois. On l’appelle depuis 1978 « La Rose des vents ». Alice Diop y a grandi. Y revenant quinze ans après, elle propose un regard plus humain que les clichés du « repli communautaire ». Sa cage d’escalier était une véritable invitation au voyage, juxtaposant le Mali, la Turquie, le Sri Lanka, le Vietnam et le Congo. Un monde en somme, qui se mélange tout en conservant une solide nostalgie du pays natal. On y échange des plats de chez soi, on s’y invite à des fêtes, et même si les enfants préfèrent les lasagnes et les frites aux bananes plantains, on soigne son double ancrage.
Réalisateur | Alice Diop |
Acteur | Olivier Barlet |
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L’œil d’Alice Diop sur la cité de son enfance serait presque Hitchcockien : elle privilégie les objets et les gestes, les sons et les couleurs, les habits et les espaces féminins pour donner à comprendre la richesse culturelle à laquelle elle a pu s’ouvrir, « ce monde à tous les étages ». La kora du départ laisse la place aux musiques des interlocuteurs. Sa voix nous accompagne volontiers dans ce qui se fait méditation sur ces appartements étroits traversés d’enfants et sur cette cour où elle était « tour à tour princesse ou marchande ». On entend ses questions : ce n’est pas un reportage mais un partage, personnel, impliqué, bourré de tendresse pour ces habitants qui vivent bien davantage que leur société d’accueil les solidarités traditionnelles. On sent sa nostalgie des ambiances et des échanges mais aussi un grand respect dans ses tentatives de saisir la pertinence des choix de chacun, y compris religieux. Elle appelle simplement à un autre regard.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
L’œil d’Alice Diop sur la cité de son enfance serait presque Hitchcockien : elle privilégie les objets et les gestes, les sons et les couleurs, les habits et les espaces féminins pour donner à comprendre la richesse culturelle à laquelle elle a pu s’ouvrir, « ce monde à tous les étages ». La kora du départ laisse la place aux musiques des interlocuteurs. Sa voix nous accompagne volontiers dans ce qui se fait méditation sur ces appartements étroits traversés d’enfants et sur cette cour où elle était « tour à tour princesse ou marchande ». On entend ses questions : ce n’est pas un reportage mais un partage, personnel, impliqué, bourré de tendresse pour ces habitants qui vivent bien davantage que leur société d’accueil les solidarités traditionnelles. On sent sa nostalgie des ambiances et des échanges mais aussi un grand respect dans ses tentatives de saisir la pertinence des choix de chacun, y compris religieux. Elle appelle simplement à un autre regard.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
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