Une centaine d'hommes répondent à un appel ouvert pour le casting du prochain film de Ruth Beckermann. Un film basé sur un célèbre roman pédopornographique intitulé _Josefine Mutzenbacher : Histoire d’une fille de Vienne racontée par elle-même_, paru sous le manteau en 1906, à Vienne. La réalisatrice leur fait lire et jouer des extraits de ce roman devenu un classique de la littérature érotique dont le personnage principal, Josefine Mutzenbacher, une petite fille entre 5 et 13 ans, y décrit sa découverte de la sexualité, puis son quotidien en tant que travailleuse du sexe.
Réalisateur | Ruth Beckermann |
Acteur | Lysa Heurtier Manzanares |
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Attention ce film est une expérience à la fois gênante, jouissive, drôle et douloureuse. En proposant à des hommes de s'installer sur ce canapé rose sorti d'une maison close du 19e ou du cabinet de Freud, Ruth Beckermann nous invite à regarder de près des hommes et leurs fantasmes. Il y a ceux qui connaissent bien le roman, ceux qui sont venus par hasard ou par connaissance de son travail, brassant ainsi des âges et des catégories sociales diverses. Le langage cru du roman met en évidence avec humour et tendresse les périphrases employées par les hommes en difficulté avec le vocabulaire sexuel. Mais après avoir mis les mots d'un autre dans leurs bouches, après avoir joué avec eux, les souvenirs, les interprétations et les désirs s'expriment. Face au fantasme masculin porté par le livre, celui d'une enfant à la sexualité débridée qui prend du plaisir dans des situations de viols et d'inceste, certains voient chez elle une figure de battante à l'instar des femmes qui se disent victimes, d'autres sont très mal à l'aise et condamnent cette prose, d'autres y voient une expression « naturelle » et libre d'une sexualité aujourd'hui perdue. C'est à travers la complexité de ces regards que Beckermann interroge de manière ludique la place de la fiction dans la création de nos fantasmes.
Lysa Heurtier Manzanares
Réalisatrice
Attention ce film est une expérience à la fois gênante, jouissive, drôle et douloureuse. En proposant à des hommes de s'installer sur ce canapé rose sorti d'une maison close du 19e ou du cabinet de Freud, Ruth Beckermann nous invite à regarder de près des hommes et leurs fantasmes. Il y a ceux qui connaissent bien le roman, ceux qui sont venus par hasard ou par connaissance de son travail, brassant ainsi des âges et des catégories sociales diverses. Le langage cru du roman met en évidence avec humour et tendresse les périphrases employées par les hommes en difficulté avec le vocabulaire sexuel. Mais après avoir mis les mots d'un autre dans leurs bouches, après avoir joué avec eux, les souvenirs, les interprétations et les désirs s'expriment. Face au fantasme masculin porté par le livre, celui d'une enfant à la sexualité débridée qui prend du plaisir dans des situations de viols et d'inceste, certains voient chez elle une figure de battante à l'instar des femmes qui se disent victimes, d'autres sont très mal à l'aise et condamnent cette prose, d'autres y voient une expression « naturelle » et libre d'une sexualité aujourd'hui perdue. C'est à travers la complexité de ces regards que Beckermann interroge de manière ludique la place de la fiction dans la création de nos fantasmes.
Lysa Heurtier Manzanares
Réalisatrice
Français
Anglais