À Kara-Kara, quartier marginalisé de Zinder au Niger, historiquement celui des lépreux, règne une culture de la violence entre gangs. Certains jeunes tentent de s’en sortir, fonder une famille parfois et s’offrir un avenir autre que celui de la prison. La réalisatrice Aïcha Macky, originaire de Zinder, filme au plus près leur quotidien partagé entre leur gang, la famille, la débrouille et cette volonté de sortir du cycle de violence dans laquelle ils se sont construits.
Réalisateur | Aïcha Macky |
Acteur | Olivier Barlet |
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Il fallait le faire : débouler en tant que jeune femme dans un milieu hyper machiste et bodybuildé qui arbore la croix gammée ! Il lui fallut deux ans d'approche, et passer les tests et provocations. Comme dans tous ses films, Aïcha Macky s'intéresse de près aux corps. Ils sont balafrés, comme scarifiés. Les femmes aussi sont marquées par la violence. La nuit domine : contrebande, ambiances, confessions... Une musique en suspension les accompagne. Car derrière leurs muscles, les hommes ne demandent qu’à trouver leur place dans une société qui les exclut. Le rapport d'Aïcha aux personnes est tellement franc et humain que son film devient instrument de partage, vecteur d’écoute et proposition de réflexion. Il ne s’agit pas d’universaliser mais d’alerter en ouvrant à une métaphysique du regard : semée d'excavations, la terre est elle aussi balafrée de cicatrices, entailles de la souffrance à endurer pour se construire un avenir.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
Il fallait le faire : débouler en tant que jeune femme dans un milieu hyper machiste et bodybuildé qui arbore la croix gammée ! Il lui fallut deux ans d'approche, et passer les tests et provocations. Comme dans tous ses films, Aïcha Macky s'intéresse de près aux corps. Ils sont balafrés, comme scarifiés. Les femmes aussi sont marquées par la violence. La nuit domine : contrebande, ambiances, confessions... Une musique en suspension les accompagne. Car derrière leurs muscles, les hommes ne demandent qu’à trouver leur place dans une société qui les exclut. Le rapport d'Aïcha aux personnes est tellement franc et humain que son film devient instrument de partage, vecteur d’écoute et proposition de réflexion. Il ne s’agit pas d’universaliser mais d’alerter en ouvrant à une métaphysique du regard : semée d'excavations, la terre est elle aussi balafrée de cicatrices, entailles de la souffrance à endurer pour se construire un avenir.
Olivier Barlet
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