Plus grand pays du monde arabe et productrice d'hydrocarbures, l'Algérie a tout pour peser sur la scène internationale. Mais la deuxième puissance militaire d'Afrique semble minée par ses problèmes internes. Alors que le régime de Bouteflika est tombé et que le mouvement populaire du "hirak" a montré que le peuple est prêt à entrer dans une ère plus démocratique, le pays apparaît comme un colosse aux pieds d’argile, qui n’a pas su faire fructifier son indépendance. Comment en est-il arrivé à cet isolement ? De la "décennie noire" du terrorisme jusqu'à la chute de Bouteflika, en passant par le 11 septembre ou les révolutions arabes, ce documentaire éclaire la politique étrangère algérienne des dernières décennies, tout en décryptant la stratégie des puissances occidentales à son égard.
Réalisateur | Malek Bensmaïl |
Acteur | Olivier Barlet |
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L'oligarchie n'est pas seulement russe ou ukrainienne. Sous Bouteflika, de son retour en 1999 à sa chute en 2019, elle a privatisé l'État. Et lui d'organiser la corruption et l’écrasement de tout contre-pouvoir. Pour sécuriser le système, il dirige de main de fer la diplomatie. Avec la décennie noire des années 90, ce sont 30 ans d'Histoire algérienne que Malek Bensmaïl interroge à l'aide de ses grands acteurs. Pour écrire une Histoire non-officielle, il faut aller les voir une fois qu’ils ne sont plus tenus à la langue de bois. C’est ainsi que se dévoilent les contradictions algériennes, que Bensmaïl démasque de film en film. Elles s'élargissent ici à celles des pays occidentaux qui s’ingèrent volontiers dans les affaires intérieures au nom des valeurs universelles mais continuent d'œuvrer à la sauvegarde de leurs intérêts économiques et sécuritaires. Pour le business et face au terrorisme et l'immigration, mieux vaut la stabilité de l’Algérie que sa démocratisation… La démonstration est impressionnante de clarté : l'introspection historique éclairant puissamment les enjeux actuels.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
L'oligarchie n'est pas seulement russe ou ukrainienne. Sous Bouteflika, de son retour en 1999 à sa chute en 2019, elle a privatisé l'État. Et lui d'organiser la corruption et l’écrasement de tout contre-pouvoir. Pour sécuriser le système, il dirige de main de fer la diplomatie. Avec la décennie noire des années 90, ce sont 30 ans d'Histoire algérienne que Malek Bensmaïl interroge à l'aide de ses grands acteurs. Pour écrire une Histoire non-officielle, il faut aller les voir une fois qu’ils ne sont plus tenus à la langue de bois. C’est ainsi que se dévoilent les contradictions algériennes, que Bensmaïl démasque de film en film. Elles s'élargissent ici à celles des pays occidentaux qui s’ingèrent volontiers dans les affaires intérieures au nom des valeurs universelles mais continuent d'œuvrer à la sauvegarde de leurs intérêts économiques et sécuritaires. Pour le business et face au terrorisme et l'immigration, mieux vaut la stabilité de l’Algérie que sa démocratisation… La démonstration est impressionnante de clarté : l'introspection historique éclairant puissamment les enjeux actuels.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
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