« Le 8 mai 1945 est un jour de liesse en France. On fête la victoire alliée sur le nazisme. En Algérie, le même jour, une manifestation pacifique tourne à l'émeute. À Sétif, puis dans toute la région, la répression menée par l'armée française fait des milliers de victimes essentiellement paysannes. Enfant d'immigrés de Sétif, personne dans ma vaste famille ne m'a jamais raconté les événements sanglants du 8 mai 1945. Aujourd'hui, j'ai besoin de savoir pourquoi. Des témoins vivent encore et c'est auprès d'eux que j'ai recueilli ces témoignages. Pour comprendre le silence qui a suivi les cris de souffrance de ma part algérienne. » (Mariem Hamidat)
Réalisateur | Mariem Hamidat |
Acteur | Olivier Barlet |
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Parler de mémoire et non d'Histoire, c'est focaliser sur l'intime, c'est laisser la parole aux témoins. Et parler de mémoires au pluriel, c'est respecter le récit de chacun. Cela peut diverger parfois sur des détails, comme de savoir qui a porté le drapeau algérien jusqu'à ce que le scout Saâl Bouzid le reprenne et soit abattu. Mais qu'importe car tous ces témoignages convergent : les Algériens manifestaient pour l'indépendance qu'on leur avait promise, ils ont résisté et se sont fait massacrer. Ces récits de courage et de douleurs prennent toute leur dimension parce qu'ils sont situés, à Sétif et dans les villages qui l'entourent, parce que ces témoins sont nommés, parce que ce film rend ainsi compte d'une mémoire collective, sur laquelle s'appuiera la révolution de 1954. Pas d'images d'archives : c'est un peuple qui se raconte, filmé avec écoute et respect, et qui semble nous dire qu'aucun combat n'est vain.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
Parler de mémoire et non d'Histoire, c'est focaliser sur l'intime, c'est laisser la parole aux témoins. Et parler de mémoires au pluriel, c'est respecter le récit de chacun. Cela peut diverger parfois sur des détails, comme de savoir qui a porté le drapeau algérien jusqu'à ce que le scout Saâl Bouzid le reprenne et soit abattu. Mais qu'importe car tous ces témoignages convergent : les Algériens manifestaient pour l'indépendance qu'on leur avait promise, ils ont résisté et se sont fait massacrer. Ces récits de courage et de douleurs prennent toute leur dimension parce qu'ils sont situés, à Sétif et dans les villages qui l'entourent, parce que ces témoins sont nommés, parce que ce film rend ainsi compte d'une mémoire collective, sur laquelle s'appuiera la révolution de 1954. Pas d'images d'archives : c'est un peuple qui se raconte, filmé avec écoute et respect, et qui semble nous dire qu'aucun combat n'est vain.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
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