La vie autour du Danube est déterminée par deux facteurs essentiels : le fleuve lui-même et la singularité de ceux qui en peuplent les berges. Et ils sont nombreux : pêcheurs, gardien de cimetière, moines bouddhistes, locataires de petits jardins, bateliers ayant jeté l'ancre, SDF, soldats. Le grand fleuve relie tous ces gens qui vivent en marge, à "contre-courant". Le film raconte tous ces visages, toutes ces histoires, toutes ces nostalgies. Avec la même retenue, avec le même calme, sont racontés les noyés qui reposent au "cimetière des sans-nom", le marinier roumain et son épouse, immobilisés depuis bientôt un an sur leur chaland parce que le blocus du Danube dans l'ex-Yougoslavie leur barre le chemin du retour.
Réalisateur | Nikolaus Geyrhalter |
Acteur | Jürgen Ellinghaus |
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Avec "Angeschwemmt" (littéralement : "Apportés par le fleuve"), Nikolaus Geyrhalter pose la première pierre d'une œuvre qui fait aujourd'hui référence bien au-delà de son Autriche natale. Aux portes de Vienne, les morts et les vivants l'accompagnent sur les pas de son exploration d'un territoire méconnu pourtant si près de nous et de nos préoccupations d'humains. La guerre et la paix, le temporel et le spirituel y cohabitent sous des formes tantôt banales tantôt poétiques. Maniant de façon virtuose sa caméra 16 mm, Geyrhalter s'essaye ici à ce qui deviendra la marque distinctive de son cinéma, à savoir les rencontres arrangées et des situations filmées en grand angle avec une prédilection pour la frontalité, l'axe central et la composition symétrique. Mais il insiste surtout sur ce qui est l'un des biens suprêmes du cinéaste : la maîtrise du temps. Du temps d’un film et de la durée de ses plans, du temps nécessaire pour faire ressentir cette poésie déstabilisante qui les habite et qui, dans un rythme qui est celui de la patience, nous entraîne dans ses étranges paysages du doute.
Jürgen Ellinghaus
Réalisateur
Avec "Angeschwemmt" (littéralement : "Apportés par le fleuve"), Nikolaus Geyrhalter pose la première pierre d'une œuvre qui fait aujourd'hui référence bien au-delà de son Autriche natale. Aux portes de Vienne, les morts et les vivants l'accompagnent sur les pas de son exploration d'un territoire méconnu pourtant si près de nous et de nos préoccupations d'humains. La guerre et la paix, le temporel et le spirituel y cohabitent sous des formes tantôt banales tantôt poétiques. Maniant de façon virtuose sa caméra 16 mm, Geyrhalter s'essaye ici à ce qui deviendra la marque distinctive de son cinéma, à savoir les rencontres arrangées et des situations filmées en grand angle avec une prédilection pour la frontalité, l'axe central et la composition symétrique. Mais il insiste surtout sur ce qui est l'un des biens suprêmes du cinéaste : la maîtrise du temps. Du temps d’un film et de la durée de ses plans, du temps nécessaire pour faire ressentir cette poésie déstabilisante qui les habite et qui, dans un rythme qui est celui de la patience, nous entraîne dans ses étranges paysages du doute.
Jürgen Ellinghaus
Réalisateur
Anglais
Français