Nous sommes le 3 septembre 1944. Cinq ans tout juste après le début de la guerre, Timothy Jenkins est couché dans son berceau à la maternité. Le narrateur lui raconte la guerre au milieu de laquelle il vient de naître. Il lui parle d'un conducteur de locomotive, d'un fermier, d'un mineur au travail et d'un pilote de la RAF blessé au combat ; histoires héroïques et quotidiennes d'un peuple qui lutte.
Réalisateur | Humphrey Jennings |
Acteur | Federico Rossin |
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Avec A Diary for Timothy (1945), Humphrey Jennings signe son chef-d'œuvre : un film-essai humaniste qui déconstruit toute la rhétorique du cinéma de la Seconde Guerre mondiale et ouvre la voie au documentaire moderne, qui n'arrivera au Royaume-Uni que dix ans plus tard avec la génération du Free Cinema. Il commence à filmer à l'automne 44 et continue jusqu'au printemps 45, structurant le récit en quatre portraits/histoires. Négociant largement avec le hasard du conflit, il travaille dans un espace-temps nouveau, celui entre anticipation, espérance et improvisation (« Quand nous aurons fini de tourner, nous saurons de quoi il s'agit »), tout en faisant de l'ambiguïté éthique et politique le moteur de son discours ouvert. Le lendemain reste incertain, il n'y a pas de garanties sociales ou économiques : la fructueuse contradiction de l'humain écrase tout dogmatisme. Jennings choisit le risque de la potentialité de l'existence plutôt que l'univocité du message que la propagande lui demandait.
Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant
Avec A Diary for Timothy (1945), Humphrey Jennings signe son chef-d'œuvre : un film-essai humaniste qui déconstruit toute la rhétorique du cinéma de la Seconde Guerre mondiale et ouvre la voie au documentaire moderne, qui n'arrivera au Royaume-Uni que dix ans plus tard avec la génération du Free Cinema. Il commence à filmer à l'automne 44 et continue jusqu'au printemps 45, structurant le récit en quatre portraits/histoires. Négociant largement avec le hasard du conflit, il travaille dans un espace-temps nouveau, celui entre anticipation, espérance et improvisation (« Quand nous aurons fini de tourner, nous saurons de quoi il s'agit »), tout en faisant de l'ambiguïté éthique et politique le moteur de son discours ouvert. Le lendemain reste incertain, il n'y a pas de garanties sociales ou économiques : la fructueuse contradiction de l'humain écrase tout dogmatisme. Jennings choisit le risque de la potentialité de l'existence plutôt que l'univocité du message que la propagande lui demandait.
Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant
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