Ce court métrage, extrait du film _La Folle de Toujane_, met en valeur un fait politique presque distinct de son histoire. René Vautier campe le personnage d’un réalisateur-producteur « dans le coup », qui vient d’assister au matraquage d’un « Arabe » par la police dans la rue devant le bistrot où il déjeune. La scène l’a marqué, il n’a pas réagi sur le coup mais se promet de faire un jour un film sur ce qu’il a vu. Cette scène, qui se rapporte aux massacres d’Algériens à Paris (17 octobre 1961), symbolise l’importation particulièrement choquante de l’esprit criminel qui animait l’intervention de l’armée française en Algérie. Elle nous rappelle la réalité d’une violence extrême, encore présente dans les esprits et pour autant jamais assumée par une France qui nie encore sa responsabilité.
Réalisateurs | René Vautier, Nicole Le Garrec |
Acteur | Comptoir du Doc |
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Le Remords est un film-dialogue dans lequel René Vautier, réalisateur et scénariste est acteur. Joue-t-il son propre rôle ? Non. Avec malice, il se met dans la peau d'un cinéaste qui raconte à sa femme ou à son amie ce qu'il a vécu. Il a été témoin d'un acte raciste par un policier envers un immigré algérien et se justifie de ne pas réussir à faire un film sur ce sujet. Et là, nous comprenons son intention en voulant jouer une non-intention, par peur de l'engagement, pour dénoncer l'autocensure des cinéastes français dans les années 60-70 sur cette actualité de ce racisme d'État. René Vautier a pris ce risque. Un procédé pertinent qui n’est pas sans rappeler le titre d'un cycle programmé par Documentaires sur Grand écran il y a quelques années : Jouer/Déjouer l'interdit pour mieux le dénoncer.
Agnès Frémont
Mois du film documentaire - Comptoir du Doc
Le Remords est un film-dialogue dans lequel René Vautier, réalisateur et scénariste est acteur. Joue-t-il son propre rôle ? Non. Avec malice, il se met dans la peau d'un cinéaste qui raconte à sa femme ou à son amie ce qu'il a vécu. Il a été témoin d'un acte raciste par un policier envers un immigré algérien et se justifie de ne pas réussir à faire un film sur ce sujet. Et là, nous comprenons son intention en voulant jouer une non-intention, par peur de l'engagement, pour dénoncer l'autocensure des cinéastes français dans les années 60-70 sur cette actualité de ce racisme d'État. René Vautier a pris ce risque. Un procédé pertinent qui n’est pas sans rappeler le titre d'un cycle programmé par Documentaires sur Grand écran il y a quelques années : Jouer/Déjouer l'interdit pour mieux le dénoncer.
Agnès Frémont
Mois du film documentaire - Comptoir du Doc
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