La vie de la communauté Kolla de Tinkunaku saisie par la caméra de Thomas Heise, qui, fait rare, s'éloigne de son pays, l'Allemagne, de son histoire et de la sienne. Voici qu'il se pose aux confins de l'expansion européenne, dans ces hautes montagnes andines où les peuples indigènes ont dû se réfugier pour survivre, au prix d'humiliations, de moult négociations et compromis culturels, linguistiques et religieux. Scrutant avec discrétion la vie du village, le réalisateur réussit à intercepter le courant même du temps et de la vie.
Réalisateur | Thomas Heise |
Acteur | Jürgen Ellinghaus |
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Il y a dans "Sonnensystem" une belle adéquation entre les outils rudimentaires et gestes patients du quotidien des villageois : du cultivateur, du tanneur, du charpentier..., et ceux qu'emploie, avec la plus grande parcimonie et la même patience, le cinéaste. Chacun veille au grain et contribue, taciturne, à sa façon et à son rythme, à la vie de son univers.
Venu en étranger, Heise adopte une position, celle de l'observateur distant, jusqu'au bout : pas un dialogue, pas un mot de traduit. Tout est image ici, et ce avec le plus grand effet. Le peu de parole humaine perceptible – chants, prières, bribes de dialogues – n'est pas traduit mais s'inscrit dans le paysage sonore environnant. Façon propre à Heise de dépeindre l'homme au sein de cette nature qui le cadre - combien de temps encore ? - avant de nous administrer en conclusion, toujours aussi laconique, un puissant choc dystopique, sorte de lamento visuel sur la marche du monde.
Jürgen Ellinghaus
Réalisateur
Il y a dans "Sonnensystem" une belle adéquation entre les outils rudimentaires et gestes patients du quotidien des villageois : du cultivateur, du tanneur, du charpentier..., et ceux qu'emploie, avec la plus grande parcimonie et la même patience, le cinéaste. Chacun veille au grain et contribue, taciturne, à sa façon et à son rythme, à la vie de son univers.
Venu en étranger, Heise adopte une position, celle de l'observateur distant, jusqu'au bout : pas un dialogue, pas un mot de traduit. Tout est image ici, et ce avec le plus grand effet. Le peu de parole humaine perceptible – chants, prières, bribes de dialogues – n'est pas traduit mais s'inscrit dans le paysage sonore environnant. Façon propre à Heise de dépeindre l'homme au sein de cette nature qui le cadre - combien de temps encore ? - avant de nous administrer en conclusion, toujours aussi laconique, un puissant choc dystopique, sorte de lamento visuel sur la marche du monde.
Jürgen Ellinghaus
Réalisateur
Sans dialogue