Ignacio Aguëro part à la rencontre des habitants de l’île chilienne de Meulín pour préparer un scénario sur la disparition d’un jeune couple, rumeur invérifiée du cru. José Luis Torres Leiva se saisit de ce ferment de fiction puisé dans un fait-divers réel pour mettre ses pas dans les siens, assouplissant du même coup le documentaire ethnographique en distillant à travers les conversations éphémères tout un mode de vie local. Autant les questions qu’Aguëro adresse à ses jeunes candidats au casting sont directes et filmées frontalement, autant Torres Leiva œuvre de manière oblique, en particulier en ce qui concerne les rapports entre "indigènes" et "non-indigènes" sur l’île. Les témoignages révèlent en effet un clivage socio-ethnique du territoire : d’un côté le centre, San Francisco, peuplé par des natifs, de l’autre El Transito, dont les habitants descendent des colons.
Réalisateur | José Luis Torres Leiva |
Acteur | Olivia Cooper Hadjian |
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"El viento sabe que vuelvo a casa" illustre à merveille l’adage selon lequel ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage. Le projet de film qui occupe Ignacio Aguëro et qui justifie ses rencontres avec les habitants de l’île de Meulín est peut-être imaginaire, mais il permet à José Luis Torres Leiva d’aborder un lieu tout en étudiant ce que peut signifier aborder un lieu. Le prétexte du scénario s’immisce dans la relation cinéaste-sujet pour faire dévier la parole et ainsi mieux l’accueillir : en échangeant avec le cinéaste sur son film futur, les habitants de l’île se livrent avec moins de pudeur que s’ils réalisaient que le film actuel peut être une fin en soi.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
critique pour Critikat
"El viento sabe que vuelvo a casa" illustre à merveille l’adage selon lequel ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage. Le projet de film qui occupe Ignacio Aguëro et qui justifie ses rencontres avec les habitants de l’île de Meulín est peut-être imaginaire, mais il permet à José Luis Torres Leiva d’aborder un lieu tout en étudiant ce que peut signifier aborder un lieu. Le prétexte du scénario s’immisce dans la relation cinéaste-sujet pour faire dévier la parole et ainsi mieux l’accueillir : en échangeant avec le cinéaste sur son film futur, les habitants de l’île se livrent avec moins de pudeur que s’ils réalisaient que le film actuel peut être une fin en soi.
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