"Visite ou Mémoires et Confessions" est un film-testament dont Manoel de Oliveira spécifia qu'il ne serait diffusé qu'après sa mort. Réalisé en 1982, lorsqu'il avait 74 ans, il ne sera alors visible que plus de 30 ans plus tard. Le film relate l’importance que la maison du réalisateur a eue dans sa vie. Entre visite de la demeure et confessions — ou mémoires — d'outre-tombe, le cinéaste y évoque son histoire familiale, la vie conjugale, la catholicisme, la pureté, la politique, le cinéma...
Réalisateur | Manoel de Oliveira |
Acteur | François Waledisch |
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À quelle part de sincérité peuvent prétendre ces "Confessions", qui nous parviennent d'outre-tombe, élaborées grâce à un art si facilement manipulateur ?
Après le générique entièrement parlé à la première personne, puis de magnifiques séquences sondant la maison familiale, le spectateur peut appréhender ce beau travail comme une construction destinée à se donner une bonne conscience. Il faut attendre avant de saisir vers quelle radicalité du vrai De Oliveira nous entraine. Dans une séquence suivante, il manipule un projecteur et commente sous nos yeux des montages d'archives. Dès lors le bourdonnement de la projection accompagnera grand nombre de prises de paroles de l'auteur, même off. Loin d'être un ronron, ce bruit impose une forte tension sonore qui convoque aussi le spectateur : celui-ci est placé par cette écoute malaisée sous l'emprise d'un combat sans cesse relancé. Le réalisateur-projectionniste de ce film ultime nous indique ainsi (laissant éteindre la musique de Beethoven elle-même) que ce combat est sa vérité jusqu'aux toutes dernières images.
François Waledisch
Ingénieur du son
À quelle part de sincérité peuvent prétendre ces "Confessions", qui nous parviennent d'outre-tombe, élaborées grâce à un art si facilement manipulateur ?
Après le générique entièrement parlé à la première personne, puis de magnifiques séquences sondant la maison familiale, le spectateur peut appréhender ce beau travail comme une construction destinée à se donner une bonne conscience. Il faut attendre avant de saisir vers quelle radicalité du vrai De Oliveira nous entraine. Dans une séquence suivante, il manipule un projecteur et commente sous nos yeux des montages d'archives. Dès lors le bourdonnement de la projection accompagnera grand nombre de prises de paroles de l'auteur, même off. Loin d'être un ronron, ce bruit impose une forte tension sonore qui convoque aussi le spectateur : celui-ci est placé par cette écoute malaisée sous l'emprise d'un combat sans cesse relancé. Le réalisateur-projectionniste de ce film ultime nous indique ainsi (laissant éteindre la musique de Beethoven elle-même) que ce combat est sa vérité jusqu'aux toutes dernières images.
François Waledisch
Ingénieur du son
Français