Au départ, il y a une simultanéité. Un fossile marin de crinoïde mis à jour près du sommet de l’Everest, un célèbre alpiniste britannique qui s’évapore et un leader russe qui s’éteint sont le point de départ d’une histoire de la transformation de la matière. Dans un vaste mouvement, les matières terrestres se brassent et se métamorphosent, les échelles et les temporalités se télescopent et les corps humains se nichent au creux des grands processus terrestres.
Réalisateur | Astrid de la Chapelle |
Acteur | Benoît Hické |
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On le sait depuis les films de Chris Marker : la mémoire est une matière. Voilà ce qu’on se dit en suivant les nombreux sillons que nous offre Corps Samples (Sample comme échantillonnage, remix). Il est en effet question ici de plonger dans les intérieurs de différentes peaux, qu’elles soient humaines ou minérales, avec les corps de Lénine et de Mallory comme prétextes à exploration. L’évocation historique, via des images pauvres empruntées au web, est vite balayée par un tissage ambitieux qui nous montre (filmés à la Bolex) le Cervin, une mine de charbon allemande, une carrière de marbre en Italie ou des calculs rénaux à la troublante beauté minérale. Cet art de l’enchâssement amène à s’interroger sur ce qui est au travail, ici. Est-ce une évocation de l’affrontement de deux mondes à travers les restes des corps de leurs héros figés pour l'éternité ? S’agit-il d’une cartographie personnelle ? La réponse reste ouverte et c’est souvent la marque des films aventureux et des plus belles expériences. La matière est aussi une mémoire.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
On le sait depuis les films de Chris Marker : la mémoire est une matière. Voilà ce qu’on se dit en suivant les nombreux sillons que nous offre Corps Samples (Sample comme échantillonnage, remix). Il est en effet question ici de plonger dans les intérieurs de différentes peaux, qu’elles soient humaines ou minérales, avec les corps de Lénine et de Mallory comme prétextes à exploration. L’évocation historique, via des images pauvres empruntées au web, est vite balayée par un tissage ambitieux qui nous montre (filmés à la Bolex) le Cervin, une mine de charbon allemande, une carrière de marbre en Italie ou des calculs rénaux à la troublante beauté minérale. Cet art de l’enchâssement amène à s’interroger sur ce qui est au travail, ici. Est-ce une évocation de l’affrontement de deux mondes à travers les restes des corps de leurs héros figés pour l'éternité ? S’agit-il d’une cartographie personnelle ? La réponse reste ouverte et c’est souvent la marque des films aventureux et des plus belles expériences. La matière est aussi une mémoire.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Français
Anglais