125 hectares, c’est la superficie du terrain occupé illicitement depuis 1983 par un collectif d’agriculteur·rices dans le nord de la Martinique. Membre fondatrice de ce collectif, Véronique Montjean témoigne de l’histoire de cette occupation. En prenant possession de ce qui était à l’époque une terre en friche pour développer une agriculture de subsistance fondée sur la biodiversité, les agriculteur·rices ont avant tout cherché à contrer des projets immobiliers menaçant les terres exploitables de l’île. Un parti pris agricole et politique qui s’oppose naturellement à la monoculture de la banane mise en place par l’Hexagone, et qui est à l’origine de la pollution à la chlordécone (insecticide cancérigène) d’une grande partie des sols et des rivières.
Réalisateur | Florence Lazar |
Acteur | Charlène Dinhut |
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Est-ce grâce à la précision des gestes, à la répétition des sons – mats, charnus, feuillus – que "125 hectares" offre la possibilité d’une attention renouvelée à la parole ? Le film ouvre en tous les cas un espace rare pour le déploiement de la pensée, articulant les mots de Véronique Montjean à son travail comme au terrain. Elle parle en s’éloignant de la caméra, ses yeux sondent l’horizon, plongent vers la terre, le passé, le futur ; elle semble deviser sans adresse, ou plutôt sans autre adresse que celle du champ, de l’île, de ses reliefs, de sa météo.
Au cœur de cette pensée, les problématiques soulevées rappellent celles de certaines ZAD – autonomie, occupation de terres, biodiversité. En Martinique, cependant, les marques de l’esclavagisme sont prégnantes, la relation à la métropole aussi. Ce serait alors, pour reprendre les mots de Florence Lazar, une idée de l’anti-plantation qui prend corps dans ce travail devenant ici lieu de lutte, de revendication, de préservation des terres et des savoirs.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
Est-ce grâce à la précision des gestes, à la répétition des sons – mats, charnus, feuillus – que "125 hectares" offre la possibilité d’une attention renouvelée à la parole ? Le film ouvre en tous les cas un espace rare pour le déploiement de la pensée, articulant les mots de Véronique Montjean à son travail comme au terrain. Elle parle en s’éloignant de la caméra, ses yeux sondent l’horizon, plongent vers la terre, le passé, le futur ; elle semble deviser sans adresse, ou plutôt sans autre adresse que celle du champ, de l’île, de ses reliefs, de sa météo.
Au cœur de cette pensée, les problématiques soulevées rappellent celles de certaines ZAD – autonomie, occupation de terres, biodiversité. En Martinique, cependant, les marques de l’esclavagisme sont prégnantes, la relation à la métropole aussi. Ce serait alors, pour reprendre les mots de Florence Lazar, une idée de l’anti-plantation qui prend corps dans ce travail devenant ici lieu de lutte, de revendication, de préservation des terres et des savoirs.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
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