Des lettres de Sandor Krasna, caméraman free-lance et double de Chris Marker, sont lues par une femme inconnue. Parcourant le monde, il demeure attiré par deux "pôles extrêmes de la survie", le Japon et l’Afrique, plus particulièrement la Guinée-Bissau et les îles du Cap-Vert. Le caméraman s’interroge sur la représentation du monde dont il est en permanence l’artisan, et le rôle de la mémoire qu’il contribue à forger.
Réalisateur | Chris Marker |
Acteur | Arnaud Lambert |
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Après une décennie de cinéma du « nous » (le collectif militant et au-delà), Marker revient à ses premières amours : le film de voyage et l’essai-filmé, qui atteint ici une de ces expressions les plus hautes et les plus délicates. Le « Je » mystérieux qui médite les images du Japon ou d’Afrique n’est jamais réduit à une identité, un trajet biographique, un narcissisme, il est une qualité de regard et d’affection. Sorte de « mémoires » d’un cinéaste, le film mêle réflexions sur l’avenir, traçant les chemins de demain (notamment celui des nouvelles images digitales émergeant dans ce début des années 1980) et mises en perspective des combats passés, fussent-ils bien souvent des défaites. Mais quoi ! « L'Histoire n’est amère qu’à ceux qui l’attendent sucrée ». Sans soleil multiplie les références aux spirituels africains et surtout japonais. Il se fait valse lente, vaste exploration des rites compensatoires (« réparer, à l’endroit de l’accroc, le tissu du temps ») comme de toutes les manifestations de cette conscience aiguë de la finitude des choses et des êtres. Le documentaire ne porte pas sur tel ou tel pays, c’est bien de « l’espace du dedans » dont il s’agit : « cette part de nous qui s’obstine à dessiner sur les murs des prisons ».
Arnaud Lambert
Réalisateur
Après une décennie de cinéma du « nous » (le collectif militant et au-delà), Marker revient à ses premières amours : le film de voyage et l’essai-filmé, qui atteint ici une de ces expressions les plus hautes et les plus délicates. Le « Je » mystérieux qui médite les images du Japon ou d’Afrique n’est jamais réduit à une identité, un trajet biographique, un narcissisme, il est une qualité de regard et d’affection. Sorte de « mémoires » d’un cinéaste, le film mêle réflexions sur l’avenir, traçant les chemins de demain (notamment celui des nouvelles images digitales émergeant dans ce début des années 1980) et mises en perspective des combats passés, fussent-ils bien souvent des défaites. Mais quoi ! « L'Histoire n’est amère qu’à ceux qui l’attendent sucrée ». Sans soleil multiplie les références aux spirituels africains et surtout japonais. Il se fait valse lente, vaste exploration des rites compensatoires (« réparer, à l’endroit de l’accroc, le tissu du temps ») comme de toutes les manifestations de cette conscience aiguë de la finitude des choses et des êtres. Le documentaire ne porte pas sur tel ou tel pays, c’est bien de « l’espace du dedans » dont il s’agit : « cette part de nous qui s’obstine à dessiner sur les murs des prisons ».
Arnaud Lambert
Réalisateur