Un homme de 85 ans, isolé dans sa luxueuse propriété, raconte l'histoire de sa réussite économique et les raisons de son exil en Suisse. Les multiples différends qui l'opposent à des personnes plus ou moins proches scandent son récit, qui se déploie en alternance d'un jour à l'autre, d'un bout à l'autre de sa résidence.
Réalisateur | Gaëlle Boucand |
Acteur | Olivia Cooper Hadjian |
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Seul dans son jardin, JJA s’agite comme un lion en cage, et c’est avec la distance qu’on garde face à un fauve que Gaëlle Boucand l’observe. Ses plans larges font honneur à l’habitat auquel l’homme accorde tant d’importance. Mais le confort de ce domaine est à double tranchant : JJA y paraît isolé, voire un peu noyé, et plus le royaume est vaste, plus il faut de caméras pour le surveiller. La cinéaste renouvelle l’art du portrait en recueillant une parole apparemment sans destinataire : JJA semble s’adresser avant tout à lui-même. Ce parti-pris traduit l’importance pour chacun de formuler son histoire, mais aussi la façon dont une identité peut s’autoentretenir à partir de ces récits, en circuit fermé. En montant bout à bout des fragments de monologues, Gaëlle Boucand construit une logorrhée qui exacerbe la folie douce du personnage, tout en laissant affleurer les failles qu’il lui a fallu combler.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma
Seul dans son jardin, JJA s’agite comme un lion en cage, et c’est avec la distance qu’on garde face à un fauve que Gaëlle Boucand l’observe. Ses plans larges font honneur à l’habitat auquel l’homme accorde tant d’importance. Mais le confort de ce domaine est à double tranchant : JJA y paraît isolé, voire un peu noyé, et plus le royaume est vaste, plus il faut de caméras pour le surveiller. La cinéaste renouvelle l’art du portrait en recueillant une parole apparemment sans destinataire : JJA semble s’adresser avant tout à lui-même. Ce parti-pris traduit l’importance pour chacun de formuler son histoire, mais aussi la façon dont une identité peut s’autoentretenir à partir de ces récits, en circuit fermé. En montant bout à bout des fragments de monologues, Gaëlle Boucand construit une logorrhée qui exacerbe la folie douce du personnage, tout en laissant affleurer les failles qu’il lui a fallu combler.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma
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