Je ne parle pas trois mots de cantonais parce que mon père ne me l’a jamais parlé et parce que je suis nulle en langue. Ma grand-mère ne parle pas trois mots de français parce qu’elle n’a jamais eu envie de l’apprendre. Pour traduire entre elle et moi il y a mon père, mais il rechigne à le faire. Alors je vais rencontrer d’autres immigrés chinois, aux langues et parcours différents. Grâce à ces détours, la perte de la langue originelle trouve peu à peu un sens.
Réalisateur | Mia Ma |
Acteur | Caroline Châtelet |
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"J'aimerais tellement parler cantonais" : par cette phrase, la réalisatrice Mia Ma donne la tonalité de "Riz cantonais". Prenant la caméra pour filmer sa famille, la réalisatrice pose la question complexe de la double-culture. Comment composer avec des héritages si divers ? Comment se ressaisir d'une part de son histoire lorsque l'un des parents refuse de la transmettre ? Face à une grand-mère ne parlant pas le français et à un père profondément rétif au dialogue – voire, narquois à l'égard du projet de film de sa fille –, Mia Ma prend des chemins détournés. Les rencontres et échanges avec d'autres immigrés chinois vivant en France l'accompagnent dans sa compréhension de cette culture qui lui échappe ; tandis que les évocations des pratiques alimentaires qui émaillent le film énoncent avec humour les clichés et décalages culturels. La ténacité de Mia Ma face à l'incommunicabilité de son père porte ses fruits et "Riz cantonais" montre le cheminement parallèle d'un père et d'une fille qui finissent par se (re)trouver.
Caroline Châtelet
Journaliste, critique dramatique
"J'aimerais tellement parler cantonais" : par cette phrase, la réalisatrice Mia Ma donne la tonalité de "Riz cantonais". Prenant la caméra pour filmer sa famille, la réalisatrice pose la question complexe de la double-culture. Comment composer avec des héritages si divers ? Comment se ressaisir d'une part de son histoire lorsque l'un des parents refuse de la transmettre ? Face à une grand-mère ne parlant pas le français et à un père profondément rétif au dialogue – voire, narquois à l'égard du projet de film de sa fille –, Mia Ma prend des chemins détournés. Les rencontres et échanges avec d'autres immigrés chinois vivant en France l'accompagnent dans sa compréhension de cette culture qui lui échappe ; tandis que les évocations des pratiques alimentaires qui émaillent le film énoncent avec humour les clichés et décalages culturels. La ténacité de Mia Ma face à l'incommunicabilité de son père porte ses fruits et "Riz cantonais" montre le cheminement parallèle d'un père et d'une fille qui finissent par se (re)trouver.
Caroline Châtelet
Journaliste, critique dramatique
Français
Anglais