Face caméra, Godard discute avec un journaliste de Libération (hors-champ, de dos) à propos du travail, du cinéma, de la télévision. Des textes défilent sur l'écran. Peu à peu, Godard tente d'expliquer ce qu'il cherche à dire en réalisant cette série et d'en définir les limites. Tentative nouvelle de télévision en 1976, parce qu’il s’agit d’une véritable « première » ouvrant la porte pour la télévision, à des tournages rapides (trois mois) et autonomes, réalisés avec un matériel semi-professionnel. Télévision naïve, par la simplicité des personnages et des moyens utilisés – mais aussi ambitieuse – procédures nouvelles et message d’un auteur qui a des idées personnelles sur cette grande préoccupation de l’heure : la communication.
Réalisateurs | Jean-Luc Godard, Anne-Marie Miéville |
Acteur | Arnaud Hée |
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Il y a plusieurs « Godard » qui se bousculent dans cet épisode de Six fois deux.
Celui qui a toujours existé, intervenant à l’intérieur de ses propres films, les déconstruisant, les mettant en crise par des mises en abyme vertigineuses.
Celui des années 1970, qui travaille à deux, avec Anne-Marie Miéville, et qui accepte de parler avec, et qui accepte et intègre la contradiction. C’est celui qui fit écrire à Gilles Deleuze : « Godard n’est pas un dialecticien. Ce qui compte chez lui, ce n’est pas 2 ou 3, ou n’importe combien, c’est ET. »
Celui des années 1980, chantre du happening, dynamiteur des dispositifs télévisuels et médiatiques.
Quand on a écrit cela en tentant cette périodisation, on se rend surtout compte combien ces Godard ne font qu’un seul : cet être toujours dans la recherche, l’invention, pour qui rien n’est pré-pensé – prêt à penser –, pour qui le langage est une perpétuelle création.
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique
Il y a plusieurs « Godard » qui se bousculent dans cet épisode de Six fois deux.
Celui qui a toujours existé, intervenant à l’intérieur de ses propres films, les déconstruisant, les mettant en crise par des mises en abyme vertigineuses.
Celui des années 1970, qui travaille à deux, avec Anne-Marie Miéville, et qui accepte de parler avec, et qui accepte et intègre la contradiction. C’est celui qui fit écrire à Gilles Deleuze : « Godard n’est pas un dialecticien. Ce qui compte chez lui, ce n’est pas 2 ou 3, ou n’importe combien, c’est ET. »
Celui des années 1980, chantre du happening, dynamiteur des dispositifs télévisuels et médiatiques.
Quand on a écrit cela en tentant cette périodisation, on se rend surtout compte combien ces Godard ne font qu’un seul : cet être toujours dans la recherche, l’invention, pour qui rien n’est pré-pensé – prêt à penser –, pour qui le langage est une perpétuelle création.
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique
Français