La chronique d’une rencontre cinématographique, celle entre Ebrahim Golestan, figure majeure du cinéma iranien, et Jean-Luc Godard. Beaucoup de temps a passé depuis les années 1960, et la Nouvelle Vague iranienne est restée en grande partie inconnue, parfois éclipsée par la renommée de son homologue européenne. Mais est-il trop tard pour réunir deux figures de proue de ces expériences éloignées ?
Réalisateur | Mitra Farahani |
Acteur | Charlène Dinhut |
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« Ne va-t-il pas de soi qu’il faille, tel un mendiant, extorquer la parole aux dieux en fuite ? » Ainsi Mitra Farahani annonce-t-elle sa folle idée, celle de forcer la rencontre de deux immensités du cinéma, et le film qui en découle est passionnant. Une fois le dispositif posé, il navigue dans un ping-pong de citations, d’échos, d’images et d’exégèses, de plans volés au quotidien de ces « dieux » aussi mythiques qu’humains et âgés. Les deux cinéastes se prêtent plus ou moins au jeu selon les moments mais avec humour et, surtout, s’écoutant, s’entendant, prêtant attention l’un à l’autre. Dans une très belle indécidabilité de certaines séquences – où commencent les missives et où s’arrêtent-elles ? –, la réalisatrice joue parfaitement sa partie, tenant tête, ne lâchant rien dans cet exercice d’admiration savant et malicieux, et une question demeure : quelle place notre contemporain donne-t-il donc aux poètes, aux artistes ?
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
« Ne va-t-il pas de soi qu’il faille, tel un mendiant, extorquer la parole aux dieux en fuite ? » Ainsi Mitra Farahani annonce-t-elle sa folle idée, celle de forcer la rencontre de deux immensités du cinéma, et le film qui en découle est passionnant. Une fois le dispositif posé, il navigue dans un ping-pong de citations, d’échos, d’images et d’exégèses, de plans volés au quotidien de ces « dieux » aussi mythiques qu’humains et âgés. Les deux cinéastes se prêtent plus ou moins au jeu selon les moments mais avec humour et, surtout, s’écoutant, s’entendant, prêtant attention l’un à l’autre. Dans une très belle indécidabilité de certaines séquences – où commencent les missives et où s’arrêtent-elles ? –, la réalisatrice joue parfaitement sa partie, tenant tête, ne lâchant rien dans cet exercice d’admiration savant et malicieux, et une question demeure : quelle place notre contemporain donne-t-il donc aux poètes, aux artistes ?
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
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