La caméra de surveillance montre un morceau de la cour bétonnée où les prisonniers, en short et pour la plupart torse nu, ont le droit de passer une demi-heure par jour. Si une bagarre éclate entre deux détenus, les autres se jettent à terre, les bras au-dessus de la tête. Ils savent ce qui les attend. Le gardien va hurler un avertissement avant de se mettre à tirer avec des balles en caoutchouc. Les images sont muettes. La caméra et l’arme sont côte à côte. Champ visuel et champ de tir coïncident.
Réalisateur | Harun Farocki |
Acteur | La Quadrature du net |
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Ce film de Farocki revient sur l'origine carcérale des technologies de vidéosurveillance, la manière dont elle s'insèrent dans un rapport de domination des corps que la prison porte à son paroxysme. Prolongeant les réflexions de Foucault sur l'architecture panoptique, l'asymétrie des regards et les effets de pouvoir qu'elle génère, Farocki montre comment la vidéosurveillance opère une contraction spatio-temporelle de l'espace pénitencier. Un processus désormais poussé plus loin par le couplage de la vidéosurveillance à l'intelligence artificielle. La vidéosurveillance algorithmique banalise en effet la vision machinique étudiée par Farocki au début des années 2000 dans le contexte militaire, au travers son concept d'« image opératoire ». En incorporant d’emblée des opérations de comptage, d’interprétation, de classement, de comparaison, elle transforme l’image en un diagramme composite destiné à interpeller l’agent pour mieux l’enrôler dans la domination policière.
La Quadrature du net
Ce film de Farocki revient sur l'origine carcérale des technologies de vidéosurveillance, la manière dont elle s'insèrent dans un rapport de domination des corps que la prison porte à son paroxysme. Prolongeant les réflexions de Foucault sur l'architecture panoptique, l'asymétrie des regards et les effets de pouvoir qu'elle génère, Farocki montre comment la vidéosurveillance opère une contraction spatio-temporelle de l'espace pénitencier. Un processus désormais poussé plus loin par le couplage de la vidéosurveillance à l'intelligence artificielle. La vidéosurveillance algorithmique banalise en effet la vision machinique étudiée par Farocki au début des années 2000 dans le contexte militaire, au travers son concept d'« image opératoire ». En incorporant d’emblée des opérations de comptage, d’interprétation, de classement, de comparaison, elle transforme l’image en un diagramme composite destiné à interpeller l’agent pour mieux l’enrôler dans la domination policière.
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