L’ancien club des jeunes de Rzoezie avait été fondé dans les années 70 par des jeunes gens d’ascendance marocaine et amazighe à Mechelen, en Belgique : certains d’entre eux écrivaient de la poésie. Auteurs originaux et poètes contemporains discutent ici de ces poèmes, analysant l’écho qu’ils peuvent avoir dans le climat social et politique actuel.
Réalisateur | Robin Vanbesien |
Acteur | Olivia Cooper Hadjian |
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À Malines, dans les Flandres Belges, des poèmes résonnent. À l’encontre d’une vision essentialiste du texte littéraire, le film de Robin Vanbesien les donne à entendre tout en faisant réapparaître le contexte dans lequel ils ont surgi. Leur histoire, d’abord : ces œuvres furent rédigées au centre Rzoezie, fondé en 1978 par des jeunes d’origine marocaine et amazighe, selon les principes de la "pédagogie des opprimés" de Paulo Freire. Puis leur contexte géographique : un paysage paisible, mais indifférent. Le film restitue le caractère actif que renferment ces poèmes : loin d’être figés dans leur forme écrite, ils sont incarnés, récités par des voix qui butent, introduisent, commentent un texte qu’ils ont choisi et qu’ils se réapproprient. L’acte d’écrire se parachève dans l’acte de lecture, qui devient lui-même manifeste — ainsi, lorsqu’il réentend l’un de ses textes de sa propre bouche, un homme laisse échapper un éclat de rire face au ton résolument optimiste de son œuvre passée. La puissance de ces poèmes qui disent avec vigueur le sentiment de non-appartenance s’en voit redoublée. Quant aux images, elles retracent le parcours de la lumière pour raconter l’actualité des textes : la lueur d’un ciel nuageux sur un visage, l’ombre d’une chaise, les reflets des projecteurs sur le mobilier du centre aujourd’hui reconverti en institution dépolitisée, où résonne une sirène de police. Une pièce sonore polyglotte parachève cette architecture, racontant la continuation des souffrances et des luttes des "non-Blancs" en Occident.
À Malines, dans les Flandres Belges, des poèmes résonnent. À l’encontre d’une vision essentialiste du texte littéraire, le film de Robin Vanbesien les donne à entendre tout en faisant réapparaître le contexte dans lequel ils ont surgi. Leur histoire, d’abord : ces œuvres furent rédigées au centre Rzoezie, fondé en 1978 par des jeunes d’origine marocaine et amazighe, selon les principes de la "pédagogie des opprimés" de Paulo Freire. Puis leur contexte géographique : un paysage paisible, mais indifférent. Le film restitue le caractère actif que renferment ces poèmes : loin d’être figés dans leur forme écrite, ils sont incarnés, récités par des voix qui butent, introduisent, commentent un texte qu’ils ont choisi et qu’ils se réapproprient. L’acte d’écrire se parachève dans l’acte de lecture, qui devient lui-même manifeste — ainsi, lorsqu’il réentend l’un de ses textes de sa propre bouche, un homme laisse échapper un éclat de rire face au ton résolument optimiste de son œuvre passée. La puissance de ces poèmes qui disent avec vigueur le sentiment de non-appartenance s’en voit redoublée. Quant aux images, elles retracent le parcours de la lumière pour raconter l’actualité des textes : la lueur d’un ciel nuageux sur un visage, l’ombre d’une chaise, les reflets des projecteurs sur le mobilier du centre aujourd’hui reconverti en institution dépolitisée, où résonne une sirène de police. Une pièce sonore polyglotte parachève cette architecture, racontant la continuation des souffrances et des luttes des "non-Blancs" en Occident.
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