En juin 2014, le patron de l’usine textile Bel Maille annonce à ses ouvriers le redressement judiciaire de l’entreprise. Au rythme des machines, la chronique de ces quelques mois nous fait rencontrer des hommes lucides qui jusqu’au bout vont affronter la réalité sans se résigner.
Réalisateur | Charlotte Pouch |
Acteur | Jean-Marie Barbe |
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Alors que les salariés de Bel Maille sont les acteurs d’un film de fiction qui se tourne dans leur usine sur le thème du déclin industriel, la réalité de la liquidation les rattrape. Cette mise en abîme est une des singularités de ce documentaire. Charlotte Pouch réussit à filmer une communauté d’hommes, en inquiétude, souvent comme un seul corps, un corps de classe qui apparaît pleinement lors des rencontres avec le PDG. Ce suivi dans le temps des interventions du chef d’entreprise devant les ouvriers, est implacable à double titre : il structure la temporalité du film et met à jour au minimum l’incompétence du dirigeant voir sa cupidité. Une des réussites du film tient aussi au soin pris par la réalisatrice à filmer l’usine et ses machines quasi silencieuses. La lumière très blanche et irréelle du lieu, la haute technologie des équipements et les gestes précis du travail, tout cela donne l’apparence d’un laboratoire et d’une modernité qui nous change de l’image habituelle de l’usine bruyante et nous choque d’autant plus que l’on devine sa casse toute proche.
Jean-Marie Barbe
Producteur, co-fondateur des États généraux du film documentaire de Lussas
Alors que les salariés de Bel Maille sont les acteurs d’un film de fiction qui se tourne dans leur usine sur le thème du déclin industriel, la réalité de la liquidation les rattrape. Cette mise en abîme est une des singularités de ce documentaire. Charlotte Pouch réussit à filmer une communauté d’hommes, en inquiétude, souvent comme un seul corps, un corps de classe qui apparaît pleinement lors des rencontres avec le PDG. Ce suivi dans le temps des interventions du chef d’entreprise devant les ouvriers, est implacable à double titre : il structure la temporalité du film et met à jour au minimum l’incompétence du dirigeant voir sa cupidité. Une des réussites du film tient aussi au soin pris par la réalisatrice à filmer l’usine et ses machines quasi silencieuses. La lumière très blanche et irréelle du lieu, la haute technologie des équipements et les gestes précis du travail, tout cela donne l’apparence d’un laboratoire et d’une modernité qui nous change de l’image habituelle de l’usine bruyante et nous choque d’autant plus que l’on devine sa casse toute proche.
Jean-Marie Barbe
Producteur, co-fondateur des États généraux du film documentaire de Lussas
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