Laïka, une chienne errante, fut le premier être vivant envoyé dans l’espace et, de ce fait, condamné à une mort certaine. D‘après une légende, elle serait revenue sur Terre en fantôme, et rôderait depuis dans les rues de Moscou. Suivant ses traces en prenant le point de vue des chiens, _Space Dogs_ accompagne les aventures de ses descendants : deux chiens errants dans le Moscou d’aujourd’hui.
Réalisateurs | Levin Peter , Elsa Kremser |
Acteur | Olivia Cooper Hadjian |
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Tandis que leurs ancêtres furent mis au service de rêves de grandeur typiquement humains, les héros canins de Space Dogs entreprennent une conquête plus humble : celle d’un espace vivable dans une ville qui n’est pas conçue pour eux. Techniquement époustouflant, le film s’adapte à l’agilité de ces animaux qui n’aiment jamais tant parcourir les rues de Moscou que la nuit, mais frappe surtout par son approche : les cinéastes ne plaquent pas sur les chiens un récit artificiel, mais restituent un peu de leur rapport à l’espace, au temps, et accessoirement aux humains, ici relégués au rang de simples figurants. Rendus à une existence sauvage, à l’écart de nos désirs, ils vivent entre eux et pour eux-mêmes. Aux êtres exploités et sacrifiés pour la conquête spatiale, parmi lesquels on compte aussi un chimpanzé et deux tortues, le film rend le plus bel hommage qui soit : il préserve leur opacité.
Olivia Cooper-Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma
Tandis que leurs ancêtres furent mis au service de rêves de grandeur typiquement humains, les héros canins de Space Dogs entreprennent une conquête plus humble : celle d’un espace vivable dans une ville qui n’est pas conçue pour eux. Techniquement époustouflant, le film s’adapte à l’agilité de ces animaux qui n’aiment jamais tant parcourir les rues de Moscou que la nuit, mais frappe surtout par son approche : les cinéastes ne plaquent pas sur les chiens un récit artificiel, mais restituent un peu de leur rapport à l’espace, au temps, et accessoirement aux humains, ici relégués au rang de simples figurants. Rendus à une existence sauvage, à l’écart de nos désirs, ils vivent entre eux et pour eux-mêmes. Aux êtres exploités et sacrifiés pour la conquête spatiale, parmi lesquels on compte aussi un chimpanzé et deux tortues, le film rend le plus bel hommage qui soit : il préserve leur opacité.
Olivia Cooper-Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma
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