Dulce, NM, USA. Réserve des Apaches Jicarillas : jour d’élections tribales. L’incertitude de l’avenir des frères Reval, élevés loin des terres ancestrales, se fait l’écho de celle de la tribu entière. Ils se battent pour retrouver l’unité d’une mémoire disloquée par des siècles d’assimilation forcée.
Réalisateur | Aurore Vullierme |
Acteur | Olivia Cooper Hadjian |
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"Seekers" est peuplé de cris ancestraux : un homme hurle a la lune et appelle les oiseaux tandis que le groupe A Tribe Called Red s'époumone au son de percussions inspirées de son héritage amérindien. Léon Reval, lui, n’est pas du genre à crier, mais à parlementer. Alors qu’il avait trouvé en la politique locale une passion, voire une raison d’être, le voici contraint de céder son siège. Si l’action se déroule à Duce, au Nouveau-Mexique, l’ambiance tient davantage du film noir que du western : privée de la possibilité de défendre les intérêts du peuple Apache Jicarilla, la vie de Léon a perdu son fondement, et c’est son identité toute entière qui se voit remise en question. Une caméra portée accompagne ce héros charismatique dans une période de flottement inquiet. Le quotidien de ce bon père de famille a tout de l’American way of life, si l’on inclut dans cette notion une inévitable hybridité. Lors d’une fête locale, les coiffes à plumes côtoient les chapeaux de cow-boys, mais la mascarade n’a rien d’insouciant. En témoigne le discours de la Miss du cru, qui en appelle à veiller à la survie de la culture et de la langue jicarilla avec une fébrilité bouleversante. La violence inouïe qui a marqué l’histoire de ce peuple semble loin du foyer de Léon, ou règne la bienveillance. Les archives qui encadrent le film rappellent pourtant qu’il s’agit encore et toujours de lutter contre une oppression prenant des formes toujours plus sournoises. Le syncrétisme culturel apparaît alors bien moins comme un arrangement opportuniste que comme une stratégie de survie.
"Seekers" est peuplé de cris ancestraux : un homme hurle a la lune et appelle les oiseaux tandis que le groupe A Tribe Called Red s'époumone au son de percussions inspirées de son héritage amérindien. Léon Reval, lui, n’est pas du genre à crier, mais à parlementer. Alors qu’il avait trouvé en la politique locale une passion, voire une raison d’être, le voici contraint de céder son siège. Si l’action se déroule à Duce, au Nouveau-Mexique, l’ambiance tient davantage du film noir que du western : privée de la possibilité de défendre les intérêts du peuple Apache Jicarilla, la vie de Léon a perdu son fondement, et c’est son identité toute entière qui se voit remise en question. Une caméra portée accompagne ce héros charismatique dans une période de flottement inquiet. Le quotidien de ce bon père de famille a tout de l’American way of life, si l’on inclut dans cette notion une inévitable hybridité. Lors d’une fête locale, les coiffes à plumes côtoient les chapeaux de cow-boys, mais la mascarade n’a rien d’insouciant. En témoigne le discours de la Miss du cru, qui en appelle à veiller à la survie de la culture et de la langue jicarilla avec une fébrilité bouleversante. La violence inouïe qui a marqué l’histoire de ce peuple semble loin du foyer de Léon, ou règne la bienveillance. Les archives qui encadrent le film rappellent pourtant qu’il s’agit encore et toujours de lutter contre une oppression prenant des formes toujours plus sournoises. Le syncrétisme culturel apparaît alors bien moins comme un arrangement opportuniste que comme une stratégie de survie.
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