Dans la campagne bourguignonne vit un couple d’octogénaires. Jules, né en 1891, est forgeron, il passe ses journées à créer des objets en fer. Sa femme, Félicie, s’occupe du potager, prépare les repas, partage avec lui le café du matin dans la forge. Prix spécial du jury au festival de Locarno en 1973, _Le Cousin Jules_ a été récemment redécouvert à la faveur d’une très belle restauration.
Réalisateur | Dominique Benicheti |
Acteur | Charlène Dinhut |
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Jules est né en 1891. Félicie et lui rejouent leur quotidien devant la caméra de leur cousin éloigné. Dominique Benicheti a passé ses étés d’enfance auprès d’eux et, fasciné par le travail du fer, revient sans cesse, travaille à ce film pendant cinq ans. Un monde de mains, de sons, de matières aussi, se déroule là, servi par une image époustouflante, grainée, épaisse, magnifiée par le choix du cinémascope. Un monde qui paraît bien loin à présent : mai 68 est passé mais, ici, l’eau pour le café se tire au puits, les sabots en bois sont encore d’usage, l’enclume ne se tait pas. Le film trouve à rendre quelque chose du rythme, de la chorégraphie de ces vies soigneuses, peut-être donc leur intimité la plus essentielle.
Étrangement, même si la beauté des images témoigne de son savoir-faire, celui qui filme et met en scène avec tant de justesse ce temps qui prend fin est aussi un fervent partisan de l’innovation et de la technologie ; il travaillera entre autres pour le Futuroscope et aura été un pionnier des films en 3D et des formats spéciaux.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
Jules est né en 1891. Félicie et lui rejouent leur quotidien devant la caméra de leur cousin éloigné. Dominique Benicheti a passé ses étés d’enfance auprès d’eux et, fasciné par le travail du fer, revient sans cesse, travaille à ce film pendant cinq ans. Un monde de mains, de sons, de matières aussi, se déroule là, servi par une image époustouflante, grainée, épaisse, magnifiée par le choix du cinémascope. Un monde qui paraît bien loin à présent : mai 68 est passé mais, ici, l’eau pour le café se tire au puits, les sabots en bois sont encore d’usage, l’enclume ne se tait pas. Le film trouve à rendre quelque chose du rythme, de la chorégraphie de ces vies soigneuses, peut-être donc leur intimité la plus essentielle.
Étrangement, même si la beauté des images témoigne de son savoir-faire, celui qui filme et met en scène avec tant de justesse ce temps qui prend fin est aussi un fervent partisan de l’innovation et de la technologie ; il travaillera entre autres pour le Futuroscope et aura été un pionnier des films en 3D et des formats spéciaux.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
Sans dialogues