Germán López Rosales, originaire du Mexique, relate l'expérience horrifique qu'il a vécue lors d'une opération de passage clandestin de la frontière texane en 2017. Huit des trente-neuf immigrants enfermés avec lui dans un semi-remorque, dont une famille entière, sont morts ce jour-là, à cause de la chaleur extrême et du manque d'eau ; deux autres décéderont à l'hôpital.
Réalisateur | Bernhard Hetzenauer |
Acteur | Jürgen Ellinghaus |
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Autoroutes, ponts, parkings, postes-frontières... ce sont les lieux dépeuplés d'un parcours infernal qui s'enchaînent le long du film, fournissant le décor du drame qui nous est relaté par la bouche du rescapé – lui-même invisible – sur la bande-son. Le geste cinématographique de Bernhard Hetzenauer dépasse l'habituel filmage d'un témoignage incarné ; il s'agit ici de la construction d'une tension permanente par la mise en images solide d'une parole fragile. Est introduite ainsi une salutaire distance, un amortissement émotionnel face à l'horreur déstabilisante des mots et la secousse qui s'en dégage. Et s'ouvre, au-delà du récit, à travers le statisme des plans fixes de lieux et d'infrastructures des plus inhospitaliers qui dégagent le sentiment d'une étrangeté totale, la place pour une réflexion sur la tension entre la fluidité (du trafic), cette indifférente mobilité (des uns) et la condition figée de l'autre (du protagoniste), position qui lui semble attribuée une fois pour toutes.
Jürgen Ellinghaus
Programmateur, réalisateur
Autoroutes, ponts, parkings, postes-frontières... ce sont les lieux dépeuplés d'un parcours infernal qui s'enchaînent le long du film, fournissant le décor du drame qui nous est relaté par la bouche du rescapé – lui-même invisible – sur la bande-son. Le geste cinématographique de Bernhard Hetzenauer dépasse l'habituel filmage d'un témoignage incarné ; il s'agit ici de la construction d'une tension permanente par la mise en images solide d'une parole fragile. Est introduite ainsi une salutaire distance, un amortissement émotionnel face à l'horreur déstabilisante des mots et la secousse qui s'en dégage. Et s'ouvre, au-delà du récit, à travers le statisme des plans fixes de lieux et d'infrastructures des plus inhospitaliers qui dégagent le sentiment d'une étrangeté totale, la place pour une réflexion sur la tension entre la fluidité (du trafic), cette indifférente mobilité (des uns) et la condition figée de l'autre (du protagoniste), position qui lui semble attribuée une fois pour toutes.
Jürgen Ellinghaus
Programmateur, réalisateur
Français
Anglais