Un ancien cheminot qui s’enfonce dans l’Histoire, une institutrice qui traverse la nuit à la recherche de la police, des afghans qui se cachent, deux chômeurs quantiques, un hébergeur moustachu et des femmes érythréennes… Ils et elles se croisent, s’entraident ou s’évitent ; leurs trajectoires dessinent un espace où le quotidien est à réinventer dans un monde qui ne cesse de s’effondrer. Il est temps d’apprendre à être déraisonnable : la terre entière est de passage à Calais.
Réalisateurs | Andrei Schtakleff, Jonathan Le Fourn |
Acteur | Périphérie |
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Les migrants restent, longtemps, des silhouettes entrevues et des voix hors-champ. Puis des corps tassés dans l’obscurité, puis des personnes dont on entrevoit le visage et qu’on entend parler, chanter, crier faiblement. Entre nuit et faux jour, invisible et visible, le film travaille sur un scandale (pour la doxa documentaire) : on n’y voit pas le sujet. Ou mal, ou peu. Ce qui le met en mouvement, ce sont quelques personnes (deuxième scandale : le film n’en fait pas le « portrait »), qui, chacune à sa manière, ont décidé de partager la nuit des clandestins pour la combattre. Soit, mais ce n’est pas la singularité majeure du film. Car ce qu’il tente, c’est de constituer aux migrants et aux activistes qui les côtoient une histoire commune. Une Histoire de France qui serait prise dans celle du monde, et qui parviendrait à relier l’image scolaire des « Bourgeois de Calais » aux traques policières, qui saurait joindre plutôt que séparer les pays, réduire les distances et subvertir le temps.
« Du désordre dans le décor » (extrait) de Marie-Pierre Duhamel Muller, catalogue des Rencontres du cinéma documentaire 2008.
Les migrants restent, longtemps, des silhouettes entrevues et des voix hors-champ. Puis des corps tassés dans l’obscurité, puis des personnes dont on entrevoit le visage et qu’on entend parler, chanter, crier faiblement. Entre nuit et faux jour, invisible et visible, le film travaille sur un scandale (pour la doxa documentaire) : on n’y voit pas le sujet. Ou mal, ou peu. Ce qui le met en mouvement, ce sont quelques personnes (deuxième scandale : le film n’en fait pas le « portrait »), qui, chacune à sa manière, ont décidé de partager la nuit des clandestins pour la combattre. Soit, mais ce n’est pas la singularité majeure du film. Car ce qu’il tente, c’est de constituer aux migrants et aux activistes qui les côtoient une histoire commune. Une Histoire de France qui serait prise dans celle du monde, et qui parviendrait à relier l’image scolaire des « Bourgeois de Calais » aux traques policières, qui saurait joindre plutôt que séparer les pays, réduire les distances et subvertir le temps.
« Du désordre dans le décor » (extrait) de Marie-Pierre Duhamel Muller, catalogue des Rencontres du cinéma documentaire 2008.
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