Life Without Death

"Le temps est mon ennemi". Dès le départ, le projet de Frank Cole est clair, il veut repousser la mort et en premier lieu celle de son grand-père, perte insurmontable pour lui. Le film est un décompte des jours, des mois, des kilomètres parcourus et de tous les obstacles rencontrés en chemin : bandits, tornades, serpents, guerre civile... La chaleur et le sable rongent lentement le corps et bien sûr la peur de se perdre et de ne plus avoir d'eau. Il y a dans l'entreprise de Frank Cole une ambition démesurée : se confronter à l'immensité du Sahara, à la solitude et ainsi vaincre la mort. Cette mise en danger, cette quête de limites vire à l'obsession. Les images d'animaux morts, squelettes et autres traces de vie disparue s’accumulent, lui est vivant. L'entreprise est immodeste et folle. Pourtant, grâce au cinéma, cette folie transforme la vanité humaine en œuvre, et devient un film dur et beau comme le désert ou la vie elle-même.

Éva Tourrent
Responsable artistique de Tënk