L'écrivain d'origine suisse romande Philippe Jaccottet s'entretient avec Jacques Laurans dans sa maison de Haute-Provence où il est établi depuis 1953. Il parle de la poésie, qu'il considère comme "le langage le plus vrai sur l'essentiel", qui doit "éclairer la réalité". Ce film fait partie de la collection _Les Hommes-Livres_ dirigée par Jérôme Prieur
Réalisateur | François Barat |
Acteur | Jérémie Jorrand |
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Pour parler de sa découverte des haïkus, Philippe Jaccottet fait une comparaison : ils auraient été comme des gouttes d'eau qu'on lui aurait données dans le désert. Et puis il se reprend : "ou peut-être même encore plus rigoureusement comme les gouttes qu'on donne à quelqu'un de malade pour le tonifier". Se reprendre, revenir sur son propre langage, tenter de mieux dire, voilà ce qui occupe le poète.
Pour exprimer la question qui toujours l'occupe, Jaccottet cite Giacometti : "pourquoi les fleurs nous paraissent-elles si merveilleuses ?" C'est-à-dire : pourquoi l'émotion qu'elles nous procurent nous paraît-elle "aussi incompréhensible que notre existence même dans l'univers ? C'est une chose stupéfiante !"
S'il a fait de la promenade un motif fréquent de ses textes, ce n'est pas pour regarder les fleurs. C'est pour aller à la rencontre de la plus impossible description, celle de l'absurdité de l'existence et de la détresse qu'elle induit. Et puis essayer de dire.
Lire Jaccottet, c'est partager avec lui une permanente incertitude. Les derniers mots du film sont : "je ne sais pas".
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorial et de la programmation de Tënk
Pour parler de sa découverte des haïkus, Philippe Jaccottet fait une comparaison : ils auraient été comme des gouttes d'eau qu'on lui aurait données dans le désert. Et puis il se reprend : "ou peut-être même encore plus rigoureusement comme les gouttes qu'on donne à quelqu'un de malade pour le tonifier". Se reprendre, revenir sur son propre langage, tenter de mieux dire, voilà ce qui occupe le poète.
Pour exprimer la question qui toujours l'occupe, Jaccottet cite Giacometti : "pourquoi les fleurs nous paraissent-elles si merveilleuses ?" C'est-à-dire : pourquoi l'émotion qu'elles nous procurent nous paraît-elle "aussi incompréhensible que notre existence même dans l'univers ? C'est une chose stupéfiante !"
S'il a fait de la promenade un motif fréquent de ses textes, ce n'est pas pour regarder les fleurs. C'est pour aller à la rencontre de la plus impossible description, celle de l'absurdité de l'existence et de la détresse qu'elle induit. Et puis essayer de dire.
Lire Jaccottet, c'est partager avec lui une permanente incertitude. Les derniers mots du film sont : "je ne sais pas".
Jérémie Jorrand
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