Évoquant dans un premier temps sa vocation d'ethnologue, Germaine Tillion revient sur une période douloureuse de sa vie : la déportation. En 1943, alors résistante, elle fut arrêtée par la Gestapo, emprisonnée à Fresnes puis déportée à Ravensbrück. Elle analyse le mode de fonctionnement du système concentrationnaire et l’importance de témoigner de cette période. Son engagement en Algérie, où elle retourne en 1954, en pleine crise, pour une mission d'étude sur la sécurité des populations civiles constitue le deuxième temps fort du film. Elle raconte ses démarches pour s’opposer à l’usage de la torture par l’armée française, créer les centres sociaux et rencontrer, en pleine Bataille d'Alger, Yacef Saadi, stratège des attentats anti-français, pour tenter d'apaiser les violences.
Réalisateurs | Françis Bouchet, Michel Anthonioz |
Acteur | Arnaud Lambert |
Partager sur |
Quatre années se sont écoulées depuis le précédent entretien entre Germaine Tillion et Claude Santelli (voir "Germaine Tillion ou Notre famille humaine" dans notre plage Grands Entretiens). Cette fois, l'ethnologue accepte de revenir sur son expérience du camp de Ravensbrück : "L’homme c’est tout. Le pire et le meilleur" dit-elle. Là encore, la parole est précise, concentrée, grave. C’est de vérité dont il s’agit ! Parvenir à restituer une expérience que l’on a précisément pu traverser parce que l’on s’était promis à soi-même, sur le coup, d’en porter témoignage. En 1974, le temps semble venu...
C’est instruite par ce passé tragique qu’elle s’est rendue en Algérie au début de la guerre d’indépendance, des années après ses premiers travaux d’ethnologue, pour décrire l’effondrement économique des populations rurales et tenter de s’opposer à la radicalisation des violences (tortures, attentats). C’est le même affrontement de blocs de haine qu’elle reconnaît : cette violence qui avait conduit à la mort de ses camarades de Résistance en 1941… Cette douleur qui ne passe pas et qui fonde une vie entière d’engagements.
Arnaud Lambert
Réalisateur
Quatre années se sont écoulées depuis le précédent entretien entre Germaine Tillion et Claude Santelli (voir "Germaine Tillion ou Notre famille humaine" dans notre plage Grands Entretiens). Cette fois, l'ethnologue accepte de revenir sur son expérience du camp de Ravensbrück : "L’homme c’est tout. Le pire et le meilleur" dit-elle. Là encore, la parole est précise, concentrée, grave. C’est de vérité dont il s’agit ! Parvenir à restituer une expérience que l’on a précisément pu traverser parce que l’on s’était promis à soi-même, sur le coup, d’en porter témoignage. En 1974, le temps semble venu...
C’est instruite par ce passé tragique qu’elle s’est rendue en Algérie au début de la guerre d’indépendance, des années après ses premiers travaux d’ethnologue, pour décrire l’effondrement économique des populations rurales et tenter de s’opposer à la radicalisation des violences (tortures, attentats). C’est le même affrontement de blocs de haine qu’elle reconnaît : cette violence qui avait conduit à la mort de ses camarades de Résistance en 1941… Cette douleur qui ne passe pas et qui fonde une vie entière d’engagements.
Arnaud Lambert
Réalisateur