Vingt ans après l’avoir filmé pour la première fois, Jean-Michel Meurice rencontre à nouveau le peintre abstrait Bram Van Velde à l’orée de ses 85 ans. Dans un jardin où il se promène en compagnie du peintre nuagiste abstrait Jean Messagier, ou dans son atelier, ils évoquent, en feuilletant son album de photographies, le long effort de Bram Van Velde vers la peinture qui a tout exigé de lui. Ce film est le portrait poignant d’un vieil homme qui se veut vivant tout en se sachant proche de la mort (1895-1981). Comme une étroite relation d’amitié l’unit à Jean-Michel Meurice, c’est en toute confiance que Bram Van Velde se livre dans cet entretien. Pourtant, il s’arrête souvent au bord de la confession. Avec un grand tact, Jean-Michel Meurice laisse s’installer ces silences pudiques et éloquents; dans leur pesanteur douloureuse, se dessinent alors les contours d’une vie toute d’abnégation et de renoncement.
Réalisateur | Jean-Michel Meurice |
Acteur | Fabien David |
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C’est une parole rare que le film de Jean-Michel Meurice nous donne à voir et à entendre : celle du peintre Bram van Velde. Cette parole est faite autant de silences que de mots, des mots qui semblent surgir du silence pour y retourner aussitôt, laissant parfois l’homme qui vient de les proférer comme saisi d'effroi, démuni et profondément troublé par ce qu’il vient de dire.
L'écrivain Charles Juliet a consigné rigoureusement les mots de Bram van Velde lors de ses « Rencontres » avec lui. Mais ce qu’on ne saurait transcrire, et que Jean-Michel Meurice filme avec attention, c'est ce visage taillé au couteau, ce regard intense et parfois hagard, et cette voix à l'accent si singulier qu'elle semble être celle d’un survivant, d'un être qui aurait vu « l’innommable ». Un homme encore qui serait tout la fois l’homme âgé qu’il est alors et l’enfant qu’il fut et demeure, doté de la même capacité d'émerveillement.
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier
C’est une parole rare que le film de Jean-Michel Meurice nous donne à voir et à entendre : celle du peintre Bram van Velde. Cette parole est faite autant de silences que de mots, des mots qui semblent surgir du silence pour y retourner aussitôt, laissant parfois l’homme qui vient de les proférer comme saisi d'effroi, démuni et profondément troublé par ce qu’il vient de dire.
L'écrivain Charles Juliet a consigné rigoureusement les mots de Bram van Velde lors de ses « Rencontres » avec lui. Mais ce qu’on ne saurait transcrire, et que Jean-Michel Meurice filme avec attention, c'est ce visage taillé au couteau, ce regard intense et parfois hagard, et cette voix à l'accent si singulier qu'elle semble être celle d’un survivant, d'un être qui aurait vu « l’innommable ». Un homme encore qui serait tout la fois l’homme âgé qu’il est alors et l’enfant qu’il fut et demeure, doté de la même capacité d'émerveillement.
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier
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