Pendant le tournage de _Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles_ de Chantal Akerman, Sami Frey a filmé ce qui se passait sur le plateau : la mise en place des scènes, les répétitions, les prises. Les rushes ont ensuite été montés par Chantal Akerman et Agnès Ravez pour le bonus du DVD, puis le film a été diffusé dans des musées, accompagnant des rétrospectives ou des installations vidéo. La réalisatrice avait voulu garder l'aspect "rugueux" des images enregistrées à l'époque en U-matic : pas d'étalonnage, pas de mixage sonore non plus. L'aspect brut a été conservé, constituant un document en soi.
Réalisateur | Sami Frey |
Acteur | Fabien David |
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Filmé en janvier 1975, en vidéo noir et blanc, par Sami Frey, compagnon de Delphine Seyrig, Autour de Jeanne Dielman est un précieux document quant à la relation de travail qui se crée alors entre Chantal Akerman et Delphine Seyrig au cours du tournage, parmi une équipe majoritairement composée de femmes. C’est dans le dialogue entre la cinéaste, alors âgée de 24 ans, et l’actrice déjà célèbre que s’élabore patiemment, parfois laborieusement, le personnage ; non dans sa dimension psychologique mais via les mille et un gestes qui font son quotidien, et ses mouvements dans l’espace domestique de la cuisine, région centrale du cinéma d’Akerman. C’est un film d’action qui se joue là, et se cherche dans les moindres détails. Une recette de cuisine, un lit à faire, sont ici l’objet de débats entre les deux femmes, avec la contribution parfois joyeuse des membres de l’équipe. Mais en l’absence de celles qui sont la véritable inspiration de Chantal Akerman : "Ma mère m’a dit que c’était possible mais je n’ai pas demandé à ma tante".
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier
Filmé en janvier 1975, en vidéo noir et blanc, par Sami Frey, compagnon de Delphine Seyrig, Autour de Jeanne Dielman est un précieux document quant à la relation de travail qui se crée alors entre Chantal Akerman et Delphine Seyrig au cours du tournage, parmi une équipe majoritairement composée de femmes. C’est dans le dialogue entre la cinéaste, alors âgée de 24 ans, et l’actrice déjà célèbre que s’élabore patiemment, parfois laborieusement, le personnage ; non dans sa dimension psychologique mais via les mille et un gestes qui font son quotidien, et ses mouvements dans l’espace domestique de la cuisine, région centrale du cinéma d’Akerman. C’est un film d’action qui se joue là, et se cherche dans les moindres détails. Une recette de cuisine, un lit à faire, sont ici l’objet de débats entre les deux femmes, avec la contribution parfois joyeuse des membres de l’équipe. Mais en l’absence de celles qui sont la véritable inspiration de Chantal Akerman : "Ma mère m’a dit que c’était possible mais je n’ai pas demandé à ma tante".
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier
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