En 1992, dix ans après la victoire du parti ouvrier de Felipe González, l’Espagne donne l’image d’un pays civilisé, moderne et dynamique. Cependant, dans la ville de Carthagène, située dans le sud-est du pays, émeutes et manifestations s’achèvent par l’incendie de la préfecture régionale à l’aide de cocktails molotov.
Réalisateur | Luis López Carrasco |
Acteur | Olivia Cooper Hadjian |
Partager sur |
Le format vidéo archaïque employé par Luis López Carrasco, les maquillages et les costumes projettent ici des corps du vingt-et-unième siècle en 1992. Le cinéma se fait une utopie : il rend justice à la divergence des êtres tout en parvenant à les rassembler sur un même écran. Comment faire société à partir des expériences singulières de chacun ? "L’Année de la découverte" se présente comme une agora où chaque citoyen a voix au chapitre, et où des points de vue contradictoires peuvent coexister. L’usage du split screen témoigne de la complexité d’un tel espace démocratique : la ligne noire qui scinde l’écran a le pouvoir de rapprocher deux visages distants, de les mettre sur le même plan, mais le lieu qu’elle génère ainsi est paradoxal et purement cinématographique. À défaut de pouvoir transposer son utopie dans le monde réel, le film formule à travers la rencontre de générations et de perspectives une saisissante radiographie du fait politique, affirmant la nécessité d’opposer à une histoire qui se répète une mémoire affûtée.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma
Le format vidéo archaïque employé par Luis López Carrasco, les maquillages et les costumes projettent ici des corps du vingt-et-unième siècle en 1992. Le cinéma se fait une utopie : il rend justice à la divergence des êtres tout en parvenant à les rassembler sur un même écran. Comment faire société à partir des expériences singulières de chacun ? "L’Année de la découverte" se présente comme une agora où chaque citoyen a voix au chapitre, et où des points de vue contradictoires peuvent coexister. L’usage du split screen témoigne de la complexité d’un tel espace démocratique : la ligne noire qui scinde l’écran a le pouvoir de rapprocher deux visages distants, de les mettre sur le même plan, mais le lieu qu’elle génère ainsi est paradoxal et purement cinématographique. À défaut de pouvoir transposer son utopie dans le monde réel, le film formule à travers la rencontre de générations et de perspectives une saisissante radiographie du fait politique, affirmant la nécessité d’opposer à une histoire qui se répète une mémoire affûtée.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma
Français
Anglais