1734 km sur le fleuve Congo, une incroyable épopée pour réclamer justice. Sola, Modogo, Mama Kashinde, Papa Sylvain, Bozi, Président Lemalema… font partie de l’Association des victimes de la Guerre des Six Jours de Kisangani. Depuis 20 ans, ils se battent pour la mémoire de ce conflit et demandent réparation pour les préjudices subis. Excédés par l'indifférence des institutions à leur égard, ils décident de se rendre à Kinshasa pour faire entendre leurs voix.
Réalisateur | Dieudo Hamadi |
Acteur | Olivier Barlet |
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Dieudo Hamadi avait 15 ans lors du conflit. Il avait dû quitter Kisangani avec ses parents. Vingt ans plus tard, il rencontre ces handicapés en tournant Maman Colonelle. Il apprend qu'ils vont descendre le fleuve pour réclamer une indemnisation à Kinshasa, et part spontanément avec eux. Une épopée ! Dans la promiscuité de la barge, il tourne avec un téléphone portable par discrétion, et comme toujours, s'attache aux personnes. Il met en valeur leur vitalité, leur résilience, leur dignité, dans ce pays où la déliquescence des services publics fait de la vie une insoluble équation. Et à Kinshasa, comment se faire entendre dans l’indifférence générale ? En criant fort ! Là encore, de la rage, du courage, de la ténacité. Et là encore, une caméra portée qui ne les lâche pas, en phase avec leur élan et leur détermination. Remarquable contrepoint, leur pièce de théâtre tranche avec l’âpreté exaltée de leurs actions. Transfigurés sur scène, osant l'autodérision, ils jouent leur histoire et chantent magnifiquement. Ils luttent contre le déni, contre l'oubli des victimes comme de l'Histoire. Si bien que ces estropiés du bout du monde nous concernent tous, tant leur combat est contemporain. Étonnant, édifiant et passionnant, le premier film congolais en sélection officielle au festival de Cannes !
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
Dieudo Hamadi avait 15 ans lors du conflit. Il avait dû quitter Kisangani avec ses parents. Vingt ans plus tard, il rencontre ces handicapés en tournant Maman Colonelle. Il apprend qu'ils vont descendre le fleuve pour réclamer une indemnisation à Kinshasa, et part spontanément avec eux. Une épopée ! Dans la promiscuité de la barge, il tourne avec un téléphone portable par discrétion, et comme toujours, s'attache aux personnes. Il met en valeur leur vitalité, leur résilience, leur dignité, dans ce pays où la déliquescence des services publics fait de la vie une insoluble équation. Et à Kinshasa, comment se faire entendre dans l’indifférence générale ? En criant fort ! Là encore, de la rage, du courage, de la ténacité. Et là encore, une caméra portée qui ne les lâche pas, en phase avec leur élan et leur détermination. Remarquable contrepoint, leur pièce de théâtre tranche avec l’âpreté exaltée de leurs actions. Transfigurés sur scène, osant l'autodérision, ils jouent leur histoire et chantent magnifiquement. Ils luttent contre le déni, contre l'oubli des victimes comme de l'Histoire. Si bien que ces estropiés du bout du monde nous concernent tous, tant leur combat est contemporain. Étonnant, édifiant et passionnant, le premier film congolais en sélection officielle au festival de Cannes !
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
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