Quelque chose qui vit et brûle

Des _Lettres de condamnés à mort de la Résistance européenne_, qui furent éditées en Italie en 1954, Giovanni Donfrancesco en a extrait une dizaine parmi les 301 réunies dans l'ouvrage. Elles portent en elles une inestimable valeur historique, mais aussi une force émotionnelle rare. Les mots sont vifs, choisis, les mots sont profonds et beaux. Ce sont des lettres d'amour et de courage. Et pour nous les faire mieux entendre, le réalisateur choisit de les mettre dans la bouche de protagonistes contemporains, un peu partout en Europe. De quoi faire résonner les mots sur des visages, sur de courtes séquences de leurs vies – qui conduit un tramway, qui s'occupe de son enfant, qui étudie l'Histoire. Une polyphonie, donc, de personnes éparses, qui prend une puissante unité dans le tissage qui en est fait tout au long du film autour des répétitions d'un orchestre et de sa musique qui gagne le film. On aimerait croire en cette harmonie qui se crée, d'une Europe encore capable de résister.

L'équipe éditoriale de Tënk