En 2015, la nomination par le gouvernement nationaliste d'un nouveau directeur de l'école publique de cinéma « Film and TV Institute of India » (FTII, situé à Pune) déclenche protestations et une longue grève des étudiants sur lesquels se déverse alors un flot de propagande diffamatoire, de menaces et de mesures répressives. C'est dans ce contexte que L., étudiante du FTII, écrit des lettres à l'amoureux dont elle a été séparée. À sa voix se mêlent des images, fragments récoltés au gré de moments de vie, de fêtes et de manifestations qui racontent un monde assombri par des changements radicaux. Le film nous entraine dans les peurs, les désirs, les souvenirs d'une jeunesse en révolte, éprise de liberté.
Réalisateur | Payal Kapadia |
Acteur | Jürgen Ellinghaus |
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« Et chaque image disparaît aussi vite et horriblement qu'elle est apparue. Un souvenir fugace de violence »
Super-8 de famille, des images du campus, de cérémonies, meetings et manifestations, coupures de presse, dessins, photos, news radio... intègrent un assemblage onirique qui mêle l'intime et le collectif, le politique et le poétique. Images nocturnes d'un monde impitoyable qui brise amours et aspirations, où seuls les quelques plans d'étudiants dansant devant un écran de projection semblent vouloir témoigner de moments désespérés d'un fragile bonheur en résistance. Plans longtemps muets, magnifiquement accompagnés de la voix douce de L., de plus en plus désabusée à mesure de l'élargissement du mouvement qui va de pair avec un crescendo de violence, et portés par une bande son dominée par une musique électronique hypnotique et envoûtante. Avec _Toute une nuit sans savoir_, Payal Kapadia nous offre un brûlant manifeste cinématographique, d'une grâce rare, aussi courageux que ferme dans sa dénonciation des discriminations ethno-nationalistes, castistes et sexistes dans l'Inde contemporaine.
Jürgen Ellinghaus
Programmateur, réalisateur
« Et chaque image disparaît aussi vite et horriblement qu'elle est apparue. Un souvenir fugace de violence »
Super-8 de famille, des images du campus, de cérémonies, meetings et manifestations, coupures de presse, dessins, photos, news radio... intègrent un assemblage onirique qui mêle l'intime et le collectif, le politique et le poétique. Images nocturnes d'un monde impitoyable qui brise amours et aspirations, où seuls les quelques plans d'étudiants dansant devant un écran de projection semblent vouloir témoigner de moments désespérés d'un fragile bonheur en résistance. Plans longtemps muets, magnifiquement accompagnés de la voix douce de L., de plus en plus désabusée à mesure de l'élargissement du mouvement qui va de pair avec un crescendo de violence, et portés par une bande son dominée par une musique électronique hypnotique et envoûtante. Avec _Toute une nuit sans savoir_, Payal Kapadia nous offre un brûlant manifeste cinématographique, d'une grâce rare, aussi courageux que ferme dans sa dénonciation des discriminations ethno-nationalistes, castistes et sexistes dans l'Inde contemporaine.
Jürgen Ellinghaus
Programmateur, réalisateur
Français