"Élu président des Philippines en juin 2016, Rodrigo Duterte, fidèle à sa promesse de campagne, a mis immédiatement en branle une machine d’exécution massive des toxicomanes, des dealers et autres petits malfrats de Manille. En un peu moins de deux ans, 20 000 hommes, femmes et enfants ont été tués. Je documente depuis le début la réalité de ces nuits moites et assassines en arpentant ma ville natale. Sur les lieux des crimes, je rencontre les familles en état de choc. Émergent de cet enfer la figure d’un petit garçon à la recherche de sa mère et celle d’un homme de Dieu qui tente d’agir." (A. A. Arumpac)
Réalisateur | Alyx Ayn Arumpac |
Acteur | Caroline Châtelet |
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Arpentant les rues de Manille, Alyx Ayn Arumpac donne à voir les assassinats mais, également, tout le contexte entourant ces crimes. À travers plusieurs protagonistes récurrents (un médecin légiste, un journaliste ; un missionnaire et Jomari, un jeune enfant dont les parents sont emprisonnés) se déplie toute la violence de la politique menée par Duterte à l’adresse des populations les plus pauvres. Une politique vécue comme une fatalité par certains, ainsi que le dit la figure de l’"aswang" : ce terme – qui désigne dans le folklore philippin des esprits malfaisants pouvant prendre diverses formes et frapper n’importe quand – renvoie autant à l’incarnation de ces esprits dans Duterte ; à l’arbitraire des crimes commis ; qu’à l’impossibilité d’y échapper. Dominé par des atmosphères nocturnes et tendues, abrupt dans son souci de tout montrer, le film se révèle aussi respectueux de celles et ceux qu’il filme, rappelant que si il y a une violence dans les images, celle-ci n’est rien en regard de ce qui se joue quotidiennement à Manille.
Journaliste, critique et dramatique
Arpentant les rues de Manille, Alyx Ayn Arumpac donne à voir les assassinats mais, également, tout le contexte entourant ces crimes. À travers plusieurs protagonistes récurrents (un médecin légiste, un journaliste ; un missionnaire et Jomari, un jeune enfant dont les parents sont emprisonnés) se déplie toute la violence de la politique menée par Duterte à l’adresse des populations les plus pauvres. Une politique vécue comme une fatalité par certains, ainsi que le dit la figure de l’"aswang" : ce terme – qui désigne dans le folklore philippin des esprits malfaisants pouvant prendre diverses formes et frapper n’importe quand – renvoie autant à l’incarnation de ces esprits dans Duterte ; à l’arbitraire des crimes commis ; qu’à l’impossibilité d’y échapper. Dominé par des atmosphères nocturnes et tendues, abrupt dans son souci de tout montrer, le film se révèle aussi respectueux de celles et ceux qu’il filme, rappelant que si il y a une violence dans les images, celle-ci n’est rien en regard de ce qui se joue quotidiennement à Manille.
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